Expressions indécentes et libération de la parole chez Nelly Arcan
Abstract
L’écriture est un moyen par lequel toutes les personnes dépassées par un fait
quelconque, d’une réalité dérangeante, ont la possibilité de mettre à nu certaines tares de
la société, dénoncer des injustices en rapport avec la vie quotidienne des individus de façon
globale. Quant à Nelly Arcan, son projet d’écriture a une visée d’ordre psychologique et
personnel, c’est-à-dire une ambition de se libérer ou une quête de la beauté hallucinante à
l’image de la Scrhtroumfett1
. Sa révolte prend la forme d’une écriture crue, au style débridé,
à l’expression libre, et au langage lascif qui dépasse l’imaginaire d’un lecteur et d’une lectrice
non avertis. C’est dans ce sillage que s’inscrivent ses trois premiers romans considérés
comme une trilogie, Putain2
, A ciel ouvert3
et Folle. En effet, elle y dévoile sa hantise, son
dégoût à l’égard des hommes, sa dislocation avec son père, le silence coupable de sa mère,
ses nombreux déboires, etc.