Erosion côtière sur le littoral de la Casamance : cas des îles de Diogué et Carabane
Abstract
Les zones côtières sont des régions très fréquentées, subissant une forte pression due aux
aléas naturels. L’érosion côtière, qui constitue aujourd’hui le plus grand problème auquel les
littoraux sont confrontés, reste un phénomène complexe. Ce projet de mémoire, financé par la
Direction de l’Environnement des Établissements Classés (DEEC) dans le cadre de son projet
de Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC), a pour objectif principal de comprendre le
processus d’érosion sur le littoral de la Casamance, en particulier les îles de Diogué et de
Carabane, situées à l’embouchure du fleuve, afin d’identifier des solutions de protection de
la côte en fonction de la dynamique du milieu. Pour atteindre cet objectif, deux objectifs
spécifiques (OS) ont été définis. Le premier OS est d’analyser la variabilité temporelle de
l’évolution morphologique du processus d’érosion. Le deuxième OS est d’identifier des solutions
de protection de la côte. Ainsi, pour répondre à ce processus d’érosion, les méthodologies des
levés topographiques au DGPS et de l’analyse granulométrique ont été adoptées. De plus des
recherches ont été effectuées sur le milieu grâce aux études antérieures. Les levés topographiques
permettent donc de quantifier les changements dans la forme de la plage notamment l’érosion
et l’accrétion. L’analyse granulométrique quant à elle permet donc de déterminer la composition
granulométrique et de comprendre les processus récents du milieu. Les résultats obtenus montrent
une dynamique distincte du processus d’érosion sur les deux sites d’étude. À Diogué le volume
de sédiment le plus important perdu au niveau de l’unité estran du profil 6 est 66m3/ml
soit un taux de 16,517(m3/ml)/mois alors que le dépôt de sédiments le plus important est
6, 117m3/ml soit un taux de 1,529 (m3/ml)/mois (estran de P1) en l’espace de quatre mois.
À Carabane, la perte la plus importante est de 21, 546m3/ml sur l’estran du profil 5 soit un
taux de 5,3865 (m3/ml)/mois alors que le dépôt le plus important est de 2, 729m3/ml soit
un taux de 0,68225 (m3/ml)/mois (estran de P4) pour la même période. Ceci montre que la
dynamique du processus d’érosion est beaucoup plus marqué à Diogué qu’à Carabane. De plus,
les paramètres granulométriques indiquent que la zone de Diogué est un environnement à forte
énergie,contrairement à Carabane, qui est un environnement à faible énergie. Il est également
noté que la majeure partie des sédiments est transportée en suspension étant donné que le milieu
est majoritairement constitué de sable moyen et fin. Cette étude présente des limites dans la
mesure où les données hydrodynamiques pendant la période d’étude n’ont pas été obtenues mais
aussi les différentes mesures ne couvrent pas toute l’année. Cependant, les résultats obtenus
mettent en évidence l’urgence de mettre en place des solutions de protection. Pour une bonne
surveillance et une meilleure gestion des côtes, il est suggéré de mener une étude basée sur un
renforcement des observations et l’utilisation d’outils de modélisation pour mieux comprendre
les processus.