Evaluation de la transition agroécologique et de la performance multidimensionnelle des exploitations agricoles en haute Casamance
Abstract
L’agroécologie est une agriculture plus durable qui limite le recours aux intrants chimiques,
optimise l’utilisation des agroécosystèmes, encourage une gestion commune de la biodiversité et
de la production alimentaire et favorise l’autonomisation des agriculteurs. Vu ses multiples
bénéfices, de nombreuses ONG estiment évoluer dans la transition agroécologie malgré qu’elles
ne soient pas évaluées. C’est dans ce cadre que s’inscrit ce travail qui a pour objectif de contribuer
au processus de mise en place d’une agriculture durable en haute Casamance. Il s’agit
spécifiquement de faire la description, la caractérisation des ménages dans la transition
agroécologique et d’évaluer les performances de bases de ces producteurs. Pour ce faire, une
enquête basée sur l’outil pour l’évaluation des performances de l’agroécologie a permis de
documenter sur le niveau de transition de ces exploitants agricoles. Ainsi dans les six communes,
dix villages situés dans quatre communes ont été choisis. L’étude a révélé que la plus grande partie
de la production agricole est destinée à l’autoconsommation (80%) et une petite partie est destinée
à la vente. En moyenne 4,5 ha sont emblavés par ménage et par an et l’arachide reste la spéculation
la plus cultivée avec 1,48 ha en moyenne par ménage. Les cultures annuelles, les animaux et les
arbres fruitiers sont les principales productions agricoles. Pour la caractérisation de la transition
agroécologique, une disparité entre les éléments pratiques et les éléments sociaux a été notée. Les
éléments pratiques ont donné en moyenne les meilleurs résultats (52%) par rapport aux éléments
sociaux (42,7%). Pour les critères de performance, la dimension environnementale donne les
meilleurs résultats avec un système de production agricole diversifié (63%) et une bonne santé du
sol (78%). La dimension société et culture a enregistré les scores les plus faibles avec un niveau
d’autonomisation des femmes et d’emploi et de migration des jeunes qui sont très bas avec
respectivement 24% et 33%. Malgré les scores globalement faibles certains producteurs sont dans
la dynamique vers la transition agroécologique à travers leurs scores assez élevés sur certains
éléments de la transition agroécologique.