dc.description.abstract | L’objectif visé, à travers cette étude était de collecter
des informations sur les connaissances endogènes
des populations locales sur les changements
climatiques dans les provinces de Wadi Fira dans sa
partie Est et de l’Ennedi-Est sur le tracé de la Grande
Muraille Verte du Tchad : la perception paysanne de
l’évolution du climat. Les informations ont été
collectées au moyen d’un questionnaire sur un
échantillon de 120 personnes. En effet, à travers un
questionnaire adressé à 60 producteurs de Wadi Fira
Est et 60 autre dans l’Ennedi Est et qui a porté sur les
différentes manifestations des paramètres tels que la
pluviométrie, les vents et la dynamique des espèces
ligneuses à travers le temps ont été cernées. Ce
questionnaire a concerné les populations de la
tranche d’âge allant de 50 ans et plus avec un taux de
femme de 30%. De façon globale, les populations
enquêtées constatent que les saisons des pluies sont
de plus en plus sèches (soit 92% à Wadi Fira dans sa
partie Est et 95% à l’Ennedi Est). A Wadi Fira, 77%
de la population enquêtée dans sa partie Est affirment
que par le passé, le début de la saison des pluies
commençait dans la première décade de juin, mais
actuellement, il démarre à la deuxième décade de
juin selon 59% des enquêtés. C’est la même
affirmation dans l’Ennedi Est avec 71% pour un
début des pluies à la première décade de juin et 62%
pour la deuxième décade de juin. En effet, le début
de la saison des pluies devient de plus en plus tardif
dans la zone d’étude. Les enquêtes ont révélé aussi
bien dans la partie Est de Wadi Fira que dans
l’Ennedi Est l’état de disparition de cinq espèces
ligneuses à savoir, Boswellia sacra, Grewia tenax,
Faidherbia albida, Ziziphus mucronata et Acacia
senegal. Faidherbia albida et Acacia senegal sont
les espèces les plus menacées de disparition avec des pourcentages respectifs de 19% et 14% dans Wadi
Fira dans sa partie Est et de 21% et 17% dans
l’Ennedi Est. Les populations de la zone d’étude
affirment clairement que les changements
climatiques sont ressentis tant au niveau des
précipitations, de la température que du régime des
vents. Comme stratégies d’adaptation face aux
changements climatiques, les populations locales
utilisent des variétés de semences améliorées, à
cycles courts et font le labour de façon superficiel ;
aussi, la mobilité du troupeau est accentuée tout en
faisant le stockage des résidus de récolte pour faire
face au manque de pâturage, de la diversification du
cheptel et surtout la pratique des activités extra
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