dc.description.abstract | Notre démarche se veut historique, c’est-à-dire que nous préconisons une
description historique du processus de l’adoption de la pratique de
l’excision dans la commune de Mangagoulack, en particulier, et chez les
Diola de la Basse Casamance, en général. Pour mieux tirer profit de notre
méthode et compléter notre investigation documentaire, nous avons eu
recours à la technique d’entretiens semi-directifs qui est la mieux indiquée
pour le recueil des données qualitatives. Le nord de la Casamance a été
conquis avant l’ère coloniale par les Mandingue islamisés. Durant cette
période, les conquérants mandingues se sont investis d’une mission de
convertir les Diola, adeptes de la religion « traditionnelle », à la religion
musulmane. En plus de la conversion à l’islam, cette conquête a eu comme
résultats l’adoption de la pratique de l’excision et de certains usages
mandingues. La soumission de la femme à cette pratique a été le signe le
plus évident de cette islamisation. Cependant, grâce à la résistance, certains
Diola ignorent cette coutume sous toutes ses formes. Voilà pourquoi, dans
certains villages de la commune de Mangagoulack, notamment Djilapao,
Élana, Mangagoulack, Bouteum Tendouck et Boutégol, il est formellement
interdit aux femmes, y compris musulmanes et chrétiennes de s’adonner à
cette pratique. Ces Diola ne pratiquent pas l’excision parce qu’ils la
considèrent comme une coutume appartenant au groupe (ethnique)
mandingue. Il est à noter que dans la commune de Mangagoulack, c’est la
forme classique, c’est-à-dire le degré 1 du type I qui est encore pratiquée
dans la clandestinité chez les femmes. Il consiste en l’ablation partielle ou
totale du clitoris. | en_US |