Caractérisation agro-écologique et socio-économique des parcs agroforestiers à Alaeis guineensis jacq. et Faidherbia albida (Del.) Chev. et leurs influences sur la productivité du riz pluvial en basse Casamance.
Abstract
En Casamance, les parcs agroforestiers à Faidherbia albida (Del.) Chev.et Elaeis guineensis Jacq.
ont toujours été associés à la riziculture pluviale. Cette riziculture est entravée par la variabilité
climatique mais aussi la baisse de la fertilité des sols, la micro-parcellarisation, l'érosion et le sous équipement agricole. Ce travail a pour objectif de caractériser les parcs agroforestiers à E. guineensis
et F. albida et d’étudier leurs influences sur la productivité du riz pluvial. Pour ce faire, 205 relevés
de végétation de 50 m X 50 m ont été réalisés dont 90 placettes au niveau des parcs à F. albida, et
115 au niveau des parcs à E. guineensis. Dans chaque placette, les paramètres tels que la hauteur des
arbres, le diamètre des troncs, le diamètre croisé du houppier, la régenération, la mortalité ont été
évalués. Le tableur Excel et le logiciel R version 3.4.2 ont été utilisé pour des analyses de variance
afin de mettre au clair l’influence des deux espèces sur la croissance et la productivité du riz. Des
enquêtes ethnobotaniques, des entretiens, des discussions informelles et des focus group ont été
utilisés pour determiner la valeur d’usage des espèces et le facteur consensus informateur afin
d’appréhender la perception communautaire de l’importance des ligneux. Il ressort des résultats que
le parc à F. albida est constitué de 39 espèces appartenant à 34 genres relevant de 17 familles
botaniques. Il présente une structure en «L» typique d’un peuplement jeune (34,50 %). Le parc à E.
guineensis comporte 81 espèces réparties en 66 genres relevant de 26 familles botaniques, avec une
allure en «J» caractéristique des parcs à faible effectif de jeunes sujets (28 %). Pour ce qui est de
l’effet des arbres sur le riz, l’analyse de sol montre que les espèces et la distance de prélèvement
présentent toutes des différences significatives sur la matière organique et la teneur en carbone
organique (p < 0,05) et aucune différence sur la teneur en azote (p > 0,05). Cependant, la distance de
prélèvement a des effets positifs sur tous les paramètres de croissance et le rendement (p < 0,05)
contrairement à l’effet espèce qui ne présente pas de différence significative sur le tallage et le
rendement. La biomasse totale est plus importante à sous les arbres (R/2) qu’en dehors (2R) (2,94
kg/m² contre 1,58 kg/m² pour F. albida et 1,99 kg/m² contre 1,36 Kg/m² pour E. guineensis) avec R
le rayon du houppier. Le nombre de talles est plus élevé à R/2 (21 talles) comparé à 2R (16 talles pour
E. guineensis et 15 talles pour F. albida). Cette tendance est valable pour le rendement avec 5,66 t/ha
à R/2 contre 3,06 t/ha pour F. albida et 4,70 t/ha à R/2 de E. guineensis contre 3,23 t/ha à 2R. Les
tiges de riz sont également plus haut à R/2 qu’en 2R avec respectivement 105,13 cm contre 84,36 cm
pour F. albida et 90,75 cm contre 78,42cm pour E. guineensis. Concernant la perception
communautaire sur les parcs, les principales catégories d’usages rencontrées dans les parcs sont :
l’alimentation humaine, le fourrage, la pharmacopée, la fertilisation des terres, le bois d’œuvre, de
chauffe et de service, les usages cultuels et la fabrication de corde et de savon.