Etude des obstacles liés à l’accès aux soins des malades mentaux dans la commune de Fatick : le cas du centre de santé mentale Dalal Xel
Abstract
Au Sénégal, particulièrement à Fatick, le manque d’étude sur l’accès aux soins de santé
mentale limite la compréhension sur les obstacles que rencontrent les malades mentaux
lorsqu’ils cherchent à accéder aux soins psychiatriques. Comme dans la plupart des régions du
pays, cette situation s’explique par les difficultés des systèmes de santé qui peinent à adopter
l’offre des soins aux besoins réels des personnes atteintes de troubles mentaux.
Dans cette étude qui vise à analyser les obstacles qui limitent l’accès aux soins des malades
mentaux au centre de santé mentale de Fatick, des observations ont été faites et 30 entretiens
afin de mieux comprendre ces obstacles et les stratégies d’adaptations qui sont derrière.
Cependant, différents acteurs ont été interrogés par entretiens et récits de vie (2) parmi
lesquels nous avons les patients, les familles des patients, les soignants et un guérisseur
traditionnel.
Les résultats de cette étude révèlent que les malades du centre de santé mentale de Fatick et
leur entourage qui représente les principaux pourvoyeurs connaissent beaucoup de difficultés
lorsqu’ils cherchent à accéder aux soins. Nos enquêtes montrent que le fardeau économique
qui est un obstacle commun chez ces derniers est d’ailleurs le plus fréquent. Toutefois, le coût
élevé de l’hospitalisation, de la consultation, des médicaments, le manque d’informations sur
les maladies mentales, l’absence de couverture maladie et l’influence des croyances
traditionnelles sont les barrières majeures qui bloquent l’accessibilité des patients. Face à ces
défis, des stratégies institutionnelles et familiales/individuelles ont été mises en place afin de
réduire les obstacles qui entravent l’accès aux soins de ces personnes. Parmi ces alternatives
figurent la sensibilisation, la psychoéducation, l'intégration des SSPSM, les cotisations
familiales, la prise en charge sociale et le soutien des bonnes volontés. D’ailleurs, ces
stratégies semblent avoir des impacts positifs sur l’accessibilité (l’augmentation du niveau de
fréquentation, l’évolution des perceptions sur les maladies mentales, etc.), mais également des
impacts négatifs dont la persistance de la stigmatisation dans les familles.