Les péricardites de l'adulte : aspects épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutifs (à propos d’une étude rétrospective de 39 cas colligés à l’hôpital de la Paix de Ziguinchor)
Abstract
LES PÉRICARDITES DE L’ADULTE: ASPECTS ÉPIDÉMIOLOGIQUES,
CLINIQUES, PARACLINIQUES, THÉRAPEUTIQUES ET ÉVOLUTIFS
(À PROPOS DE 39 CAS COLLIGÉS À L’HOPITAL DE LA PAIX DE ZIGUINCHOR)
Introduction : le terme péricardite regroupe l’ensemble des affections inflammatoires de
l’enveloppe séreuse du cœur que constitue le péricarde pouvant être sèche ou avec
épanchement. Elle est responsable de 0,1 à 0,2% de l’ensemble des hospitalisations et elle
représente 5% des admissions aux urgences pour les douleurs thoraciques. A Ziguinchor,
aucune étude sur les péricardites n’a été réalisée à ce jour, c’est ce qui a motivé la réalisation
de ce travail avec comme objectif de décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques,
paracliniques, thérapeutiques et évolutifs dans le service de cardiologie et des SAU de l’hôpital
de la paix de Ziguinchor.
MÉTHODOLOGIE
Nous avions réalisé une étude rétrospective et descriptive qui s’est déroulée du 30 Janvier 2016
au 30 décembre 2023 soit sur une période de 7 ans incluant les patients âgés de 16 ans et plus
présentant une péricardite confirmée à l’échographie cardiaque. Les données ont été saisies sur
Microsoft Word 2013 et analysées sur le logiciel SPSS 20.
RÉSULTATS
Durant la période d’étude 39 cas de péricardites étaient dénombrés correspondant à un taux
d’admission hospitalière de 2,7%. Elle était plus fréquente chez la femme soit 59% des cas
.L’âge moyen était de 42,7 ± 15 ans avec des extrêmes de 17 et 79 ans. La tranche d’âge la plus
représentative était celle comprise entre 30 et 45 ans.La catégorie socio-professionnelle la plus
représentée était celle des commerçants (10,3%) et des ménagères (10,3%). La
symptomatologie clinique était dominée par la dyspnée (76,9%), suivie de la toux (64,1%) puis
la douleur thoracique (59%). Les signes électriques étaient dominés par la tachycardie sinusale
soit 61,53% des cas puis le bas voltage périphérique dans 38,46% des cas et les troubles de la
repolarisation dans 20,5% des cas. La radiographie du thorax de face avait objectivé une
cardiomégalie dans 56,4% des cas et un épanchement pleural dans 30,76% des cas.
L’échographie cardiaque trans-thoracique avait retrouvé un épanchement péricardique dans la
totalité des cas (100%). Il était le plus souvent d’abondance moyenne dans 42% des cas puis de
grande abondance (37%) et de petite abondance (21%). La présence de réseau de fibrine était
objectivée dans 46,2% et une compression des cavités cardiaques droites dans 7,7% des cas.
Les étiologies les plus fréquemment retrouvées étaient par ordre décroissant : la tuberculose
dans 46,2% des cas, l’insuffisance rénale chronique dans 7,69% des cas, le VIH dans 17,9% et
le lupus dans 2.6% des cas. Les corticoïdes étaient utilisés dans 51,28% des cas, les
antituberculeux dans 46,2%; le paracétamol dans 41,02% , les AINS dans 23,07% , la
colchicine dans 10,25%, les diurétiques dans 12,82% et les antirétroviraux dans 17,94%. Une
hémodialyse était réalisée dans 7,69% des cas. La durée moyenne d’hospitalisation était de
96jours.L’évolution était favorable dans 76,92% des cas. Les complications retrouvées
étaient : une tamponnade dans 7% des cas et une péricardite chronique constrictive dans 2,6%
des cas. Le taux de létalité était de 23,07%.
Conclusion : Ce travail a permis de montrer que la péricardite est souvent rencontrée dans notre
pratique quotidienne mais reste encore sous-évaluée. La tuberculose est la principale étiologie
et il est important de mettre en place un plateau technique adéquat et accessible pour la
recherche étiologique.