Contribution des dynamiques socio-économiques dans la transformation des paysages périurbains ouest de la ville de Kaolack (Sénégal)
Abstract
Kaolack, comme toutes les villes du Sénégal est caractérisée par une forte croissance
urbaine. Les zones périurbaines sont les principaux réceptacles de ces populations. Les quartiers
de Sing-Sing, Kabatoki et Lyndiane, jadis des villages traditionnels sont aujourd’hui intégrés à
la ville et marqués par des transformations majeures. L’objectif de cette étude est de
comprendre la contribution des dynamiques socio-économiques dans la transformation des
paysages périurbains de la partie ouest de la ville de Kaolack. La méthodologie adoptée est
basée sur le traitement et l’analyse des images satellitaires de Google Earth Pro 2005, 2023 et
corona de 1968 ; et sur des observations directes, des enquêtes et des entretiens de terrain.
Les résultats montrent que la superficie du bâti a connu une augmentation de 62,9 ha entre 1968
et 2023. Cette progression justifie la régression des zones agricoles et sols nus entre 2005 et
2023 de 64,6 ha et une régression de la végétation de 119 ha entre 1968 et 2023. Ces
changements résultent entre autres de la croissance démographique liée aux mouvements
migratoires en direction de cette zone, à l’augmentation de la taille des ménages urbains et
périurbains, à la rareté de terres constructibles dans la ville de Kaolack, du coût abordable du
foncier dans la partie ouest, du caractère non aedificandi de certaines zones du fait de la
salinisation, etc. Aussi, les transformations observées sur l’espace périurbain émanent de
plusieurs acteurs dont principalement l’Etat. Les lotissements et les infrastructures structurantes
comme l’Université du Sine-Saloum El-Hadj Ibrahima NIASS (USSEIN) ont entrainé la
multiplication de constructions en standing, le passage progressif de l’habitat rural à celui
moderne et la régression des terres agricoles. Ainsi ces différentes actions de l’Etat conjuguées
à la divagation des animaux, au manque de terres agricoles et au vol de bétail ont entrainé la
mutation des activités socio-économiques traditionnelles. Les acteurs locaux se reconvertissent
dans le commerce, l’aviculture moderne, le transport, la maçonnerie, entre autres.