Les prisons dans le roman de Pédro Montengon : Discours philosophique et politique
Abstract
Les prisons sont des lieux de malheur dans le roman de Pedro Montengón
(1745-1824), que ce soit dans le roman éducatif Eusebio (1786), dans El Antenor (entre
1788-1789) avec les aventures du « caudillo éclairé » (Antenor) à travers une apologie
du despotisme ilustrado, ou dans le roman byzantin Eudoxia, hija de Belisario (1793).
Dans ces trois romans, les prisons sont des lieux où règne la loi de la jungle en plus du
désordre, de la négligence, de l’intolérance, de l’insécurité et de l’injustice : ce sont
des lieux de réclusion et d’isolement total qui « engloutissent » presque tous les
prisonniers, à cause de l’ignominie, de l’infamie, de l’inhumanité, de la
déshumanisation et du chaos. Si dans Eusebio et Eudoxia, les prisons sont des lieux
d’expérimentation de la philosophie morale et du stoïcisme de Sénèque, dans El
Antenor, elles mettent en scène des coupables enfermés, mais surtout des personnages
victimes du pouvoir arbitraire.