Désarticulation urbaine et problèmes environnementaux au Sénégal : Exemple des inondations récurrentes à Pikine
Abstract
A l’instar des capitales ouest africaines, la ville de Dakar, déjà lieu de convergence des populations de l’AOF à
l’époque coloniale, a vu sa population sans cesse augmenter depuis l’accession du pays à la souveraineté internationale en
1960. Cette croissance tendancielle et continue dans le temps est consécutive aux problèmes du monde rural, notamment, le
bouleversement des systèmes de production agricole qui s’est amplifié, durant les années 1970 et 1980, avec la persistance
de la sécheresse au Sahel et les politiques d’ajustement structurels. L’afflux massif de migrants ruraux dans la capitale
sénégalaise, notamment dans sa banlieue, explique l’occupation irrégulière de l’espace et en conséquence, la naissance de
quartiers spontanés et dépourvus de toutes normes urbanistiques. La ville de Pikine, initialement, lieu de relogement des
déguerpis de Dakar intra-muros, avant 1960, en est un exemple patent et sa situation a été aggravée par des inondations
importantes et récurrentes depuis 2005. C’est dans ce contexte de dégradation environnementale et de vulnérabilité de la
population face à la variabilité climatique, que cet article se propose de faire le diagnostic de la situation à Pikine.