Taux d’attaque des vergers d’anacardiers (Anacardium occidentale L) par le foreur de bois : Apate terebrans Pallas dans le département de Goudomp (Région de Sédhiou au Sénégal)

Abstract

L’anacardier (Anacardium occidentale L) est une espèce économiquement importante dans le milieu rural en Afrique de l’Ouest car elle permet de relever considérablement le revenu des ménages. Malgré cette importance elle subit de multiples attaques d’insectes ravageurs compromettant la productivité et la qualité des noix produits. Parmi ces ravageurs le foreur de tiges Apate terebrans Pallas est l’un des plus récences dans les plantions. Au Sénégal, il n’existe aucune étude réalisée pour analyser et comprendre la dynamique d’infestation de ce ravageur. L’objet de cette étude menée dans le département de Goudomp au sud du Sénégal est d’évaluer sa présence, ses dégâts dans les plantations d’anacardiers mais aussi la perception des paysans sur le taux et la dynamique d’infestation des vergers par ce ravageur. Pour ce faire, cinq vergers ont été choisis dans la zone d’intervention de la Fédération des Associations pour le Développement Economique du Balantacounda (FADECBA) et un échantillon de 100 producteurs a été établi de manière aléatoire à partir de la base de données fournie par l’ONG Shelter For Life. La présence du ravageur et ses dégâts ont été déterminés en inspectant les plantations d’anacardiers sur la diagonale avec des écartements de 10 m entre deux pieds observés sur une superficie d’un hectare. La perception paysanne sur l’attaque des vergers a été déterminée par le biais des enquêtes. Les résultats ont indiqué un taux d’attaques de l’ordre 28% à 80% dans les différentes localités prospectées. Le nombre moyen d’orifices par arbre est de 9,71 orifices/arbre et le nombre de branches endommagées varie entre 2 et 7 branches par verger. Les enquêtes révèlent que 80% des producteurs attestent de la présence du ravageur dans les vergers et indiquent les parties de l’arbre infestées. Elles estiment que la période d’apparition du ravageur dans les champs va de l’avant récolte (floraison) jusqu’à la fin de la récolte. L’estimation des dégâts sur la production est moyenne selon 48,5% des enquêtés contre 25,8% qui les considèrent sévères et 25,7% qui le jugent faible. Le test de corrélation de Pearson indique des corrélations positives entre la perception des paysans sur la présence de l’espèce et le nombre d’orifices, de branches endommagées et le taux d’infestation évalués dans les plantations.