Variation spatiale et tendance des précipitations extrêmes au Sénégal en lien avec les indices de téléconnexions.
Abstract
La pluviométrie occupe une place importante dans le développement socio-économique de tous
les pays. Ainsi, des précipitations déficitaires ou excédentaires par rapport à la normale peuvent
avoir des impacts néfastes sur des secteurs socio-économiques clés. Cela est particulièrement
vrai pour des pays comme le Sénégal où la pluviométrie occupe une place capitale dans les
domaines de l’agriculture, l’élevage, l’énergie et la pêche. La série de précipitations journalières
du Climate Hazards Group InfraRed Precipitation with Station (CHIRPS) a été utilisée dans
cette étude sur une période de 34 ans pendant la saison estivale (juin-septembre, JJAS) pour
analyser la variabilité spatiale de huit indices de précipitations extrêmes recommandés par
l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). En outre des tendances de ces indices, leurs
liens avec les indices de téléconnexions ont également été explorés au cours de cette étude. La
méthode utilisée pour déterminer les modes de cette variabilité et les tendances des
précipitations est le test de tendance non paramétrique de Mann-Kendal et la transformée en
ondelettes continues (CWT). L'analyse de la variabilité spatiale des précipitations extrêmes
révèle que les précipitations maximales sont localisées au sud du Sénégal et sur les régions
orographiques du sud-est du pays. Une tendance significative à la baisse des conditions sèches
a été observée sur le nord du Sénégal et les parties centrales, tandis qu'une tendance significative
à la hausse des indices humides a été observée sur la majeure partie du pays. Les indices
humides ont montré des corrélations positives significatives avec les températures de surface
de la mer (SST) de l’océan Atlantique et de la mer Méditerranée orientale et des corrélations
négatives avec la SST de l’océan Pacifique. Plus précisément, le NINO3.4 et la MJO8 ont révélé
des corrélations négatives significatives avec les indices humides sur les parties nord et centre
du pays. Tandis que, l’ATL3, l’EMS, l’AMM et la TNA ont montré des corrélations positives
et significatives sur les régions côtières et la moitié nord du Sénégal. Il a été également observé
que le TAPODI avait un effet dipolaire sur les indices de précipitations, les parties centrales et
nord étant généralement couvertes par des corrélations positives et significatives, tandis que,
les régions côtières et du sud ont montré des corrélations faibles et même nulles. Ces résultats
ont des implications sur l’amélioration des prévisions saisonnières de la pluviométrie au
Sénégal et de ses extrêmes et offrent également de meilleures connaissances pour une parfaite
compréhension des variabilités multidécennales sur la base des prédicteurs climatiques.