| dc.description.abstract | La région de Kédougou, constitue un réservoir de biodiversité remarquable où coexistent des
écosystèmes forestiers riches, une faune diversifiée et des populations humaines exploitant les
ressources naturelles de ces écosystèmes. Toutefois, cette cohabitation entre humains et faune
sauvage, notamment les rongeurs, favorise l’émergence et la transmission de maladies
zoonotiques. L’objectif de cette étude est de contribuer au renforcement des connaissances sur
le lien entre l’exploitation des services écosystémiques offerts par les écosystèmes lisières de
parc aux populations et l’émergence ou la réémergence des maladies zoonotiques. Pour ce faire,
des enquêtes socio-économiques auprès de 169 chefs de ménage ont été réalisées dans trois
sites de la zone de lisière du parc de Niokolo Koba. Ces enquêtes sont complétées par des
entretiens semi-directifs avec les services techniques. Les résultats obtenus ont permis
d’identifier 45 espèces fruitières forestières exploitées réparties en 25 familles botaniques,
utilisées pour cinq grandes catégories de services d’approvisionnement à savoir l’alimentation
(100%), la pharmacopée (38,2%), l’énergie (29,9%), le fourrage (15,9%) et la construction
(15,7%). Parmi les espèces les plus citées figurent Saba senegalensis (95,5%), Tamarindus
indica (81,8%), Adansonia digitata (81,8%) et Butyrospermum parkii (79,6%). En parallèle, les
populations ont identifié 7 espèces de rongeurs les plus fréquentes (rat, souris, écureuil, etc)
dont leurs lieux de prédilection sont entre autres les champs cultivés, les maisons, les greniers.
Les principaux produits issus des rongeurs et exploitées par les populations sont la viande, la
peau, les os. Sept (7) pathologies zoonotiques ont été aussi signalées selon la perception des
populations, dont les plus citées sont la Grippe Aviaire (35,6%), la Tuberculose Bovine (28,8%)
et le charbon bactéridien (10,6%). L’analyse factorielle des correspondances multiples (ACM)
a permis de mettre en évidence des corrélations entre les pratiques des populations et les
maladies zoonotiques suspectées. Ce qui renforce l’hypothèse d’une relation entre les
interactions homme-faune sauvage-écosystème et l’émergence et la réémergence des maladies
zoonotiques. D’où la nécessité de mettre en place une surveillance intégré dans la prévention
des zoonoses dans les stratégies de développement rural, en veillant à une gestion plus durable
et plus sûre des écosystèmes naturelles. | en_US |