De la vie inspirée à la réalité vécue dans Le Petit Chose.
Abstract
Dans cet article, nous voulons montrer l’énorme décalage qui existe entre la vie inspirée, c’est-
à-dire rêvée, où tout est félicité et celle présente qui offre une désillusion sans terme. Daniel
Eyssette, comme la plupart des héros romanesques du XIXe siècle, refusant d’affronter les dures
réalités de la vie qui se présentent à lui, rêve de changer de cadre de vie et d’améliorer son statut
social. Cela est à l’origine de ses frasques ; d’où les multiples pérégrinations, de Languedoc,
lieu de sa naissance, en passant par Lyon, il atterrit à Paris, ville lumière qu’il voit comme un
havre de paix, un lieu édénique, un espace protecteur, bref un lieu de réalisations de projets et
d’ambitions. C’est à Paris où le maître mot est la recherche de profit qu’il pense véritablement
pouvoir assouvir son désir de s’élever et se frayer un chemin dans le but de se mesurer à l’aune
des bourgeois, et échapper ainsi à l’existence morose de sa province natale. Malgré cette lutte
acharnée contre le destin, il échouera lamentablement, et ne pouvant plus supporter ce fardeau
qui ne lui procure que chagrin, misère et déshonneur, pour trouver remède à son mal, il tente à
cet effet d’abréger ses jours.
