Etude des variations côtières du niveau de la mer le long de la façade atlantique de l'Afrique de l'Ouest
Abstract
Les marégraphes ont permis de mettre en évidence l'élévation du niveau de la mer qui présente
une tendance globale de 1.7 mm/an sur le XXième siècle (Kemp, 2012; Church and White, 2011).
Depuis le début des années 1990s, l'altimétrie spatiale permet de mesurer avec une très grande
précision la tendance du niveau moyen global de la mer (GMSL) qui est de 3.6 mm/an sur la
période 1993-2025 (Aviso+), ce qui est le double de celle mesurée par les marégraphes durant
le XXième siècle.
Notre étude vise à évaluer les tendances et la variabilité interannuelle du niveau de la mer le
long des côtes ouest-africaines de la Mauritanie à la Sierra Leone, avec un focus sur les côtes
de la Sénégambie, en combinant les données altimétriques le long des traces (X-TRACK et
ALES/XTRACK) et sur des grilles (CMEMS et C3S) aux données in situ (marégraphe de
Dakar).
Nos résultats ont montré une tendance positive du niveau de la mer dans toute la région, avec
une moyenne régionale de 3.23 mm/an sur la période 1993-2019, qui est du même ordre de
grandeur que la tendance du GMSL (3.3 +/- 0.3 mm/an) sur la même période (1993-2019).
Nous avons aussi montré que cette hausse n'est pas uniforme dans la région, avec des tendances
plus marquées à la côte (3.6 mm/an) comparée au large (3 mm/an). En se focalisant près
des côtes de la Sénégambie (subdivisées en 6 blocs de Saint Louis à Ziguinchor), nous avons
aussi montré que la tendance n'est pas uniforme dans les différents blocs et présentent des
valeurs plus faibles sur la grande côte sénégalaise comparées à la petite côte et les côtes de la
Casamance. Notre étude a aussi mis en évidence la problématique de l'utilisation des données
ALES/XTRACK dans notre zone d'étude notamment dans les 10 premiers km à la côte où le
signal radar reste encore perturbé par les terres émergées.
Pour le cas de la variabilité interannuelle, nos résultats ont montré des fluctuations positives et
négatives en moyenne régionale, qui peuvent être importantes durant certaines périodes comme
celle de 2010-2011. En se focalisant près des côtes de la Sénégambie, nous avons montré que
nos 6 blocs entre Saint Louis et Ziguinchor présentent des fluctuations interannuelles similaires.
Cela voudrait dire que les fluctuations interannuelles sont homogènes le long de la façade de
la Sénégambie, même si durant certaines périodes comme celle de 2010-2011 (avec une forte
anomalie positive), il existe une différence d'amplitude du niveau de la mer entre les différents
blocs.