dc.description.abstract | L’agriculture est traditionnellement destinée à la subsistance. Elle est par ailleurs, une activité
génératrice d’emplois et de revenus pour de nombreuses populations rurales et urbaines au
Sénégal. L’agriculture permet aux populations des terroirs de Bliss et de Fogny Kombo, de
subvenir à leur besoin alimentaire. En effet, dans ces deux terroirs, plus de 97% des
exploitations agricoles sont de type familial. Cependant, depuis quelques décennies, les
exploitants agricoles sont confrontés à des problèmes inhérents aux attaques des ravageurs des
cultures et à l’envahissement des adventices qui amenuisent leurs productions et par conséquent
leurs revenus. C’est ainsi que pour maximiser les rendements agricoles, 59,3% des exploitants
agricoles enquêtés font recours à l’usage systématique des pesticides (insecticides, herbicides,
fongicides etc.) qui présentent des externalités négatives sur l’environnement et la santé
humaine. Cette étude a pour objectif d’analyser les pratiques d’utilisation et de gestion des
pesticides dans l’agriculture, ainsi que les risques sanitaires et environnementaux associés dans
les terroirs de Bliss et de Fogny Kombo. Elle s’appuie sur des enquêtes menées sur le terrain,
la cartographie de l’occupation des terres des années 2004 et 2022, ainsi que l’analyse des
échantillons de sols prélevés sur les sites d’exploitations agricoles et des légumes obtenus au
niveau des marchés locaux. L’analyse de la dynamique paysagère a montré d’importantes
mutations dans les dix (10) terroirs villageois étudiés en 2022 comparativement en 2004. Des
changements ont été notés à travers la reconversion des exploitants agricoles vers d’autres
cultures (l’arboriculture et le maraîchage) et la disparition de certaines emblavures.
L’introduction de ces nouvelles cultures, est une forme de réponse, une stratégie d’adaptation
face aux modifications des conditions climatiques enregistrées ces dernières années et aux
exigences des consommateurs sur les produits de qualité. Cette étude a mis en évidence de
mauvaises pratiques d’utilisation et de gestion des pesticides dans l’agriculture, qui exposent
les exploitants agricoles, les écosystèmes, les populations riveraines et les consommateurs à des
risques sanitaires et environnementaux. Ainsi, 31 matières actives sont utilisées par les
exploitants agricoles dont 59,3% d’insecticides, 16,6% d’acaricides, 11,1%, de fongicides,
5,6% d’herbicides et 7,4% de fertilisants foliaires. De plus, un important taux de 28,7% des
exploitants agricoles interrogés n’ont aucune connaissance du type de pesticides qu’ils utilisent
pour pulvériser les cultures. Il ressort des résultats de cette recherche, une ignorance non
négligeable des exploitants agricoles des risques engendrés par ces produits chimiques sur la
santé humaine (36%), et sur l’environnement (79,7%). De ce constat, émanent des stratégies
communautaires proposées par les exploitants agricoles eux-mêmes.
Elles s’articulent autour de la formation, de la sensibilisation sur les bonnes pratiques d’usage
des pesticides, de l’utilisation des biopesticides et des plantes locales pour lutter contre les
ravageurs des cultures. | en_US |