dc.description.abstract | Chaque société, chaque communauté a sa propre mémoire. Dans les
sociétés à tradition orale, ces mémoires se fixent sur des registres comme les chants,
les devinettes, les contes, mais aussi, les lieux dans lesquels se créent et s’actualisent
ces registres. Au regard de la place des chants et du rôle prépondérant qu’ils jouent
chez les Manding de Casamance, on peut dire sans se tromper qu’ils constituent le
support mémoriel. Le changement social que traversent les sociétés africaines effrite
les réalités socioculturelles sur lesquelles étaient fondées leur organisation et leur
fonctionnement. L’adoption par les sociétés africaines de certaines réalités
socioculturelles extérieures a comme conséquence le reniement de la culture
traditionnelle locale qui était pourtant le socle de la vie. Le kankurang, qui incarnait
l’une de ces fonctions était intimement lié à la circoncision masculine, incarnant les
fonctions socioculturelles, judiciaires et religieuses que lui conférait la société.
Aujourd’hui, ces réalités sont en déperdition au détriment d’autres mécanismes de
socialisation. Il devient, dans ce cas, un impératif pour la recherche, de partir de ce
qui reste de ces traditions pour aider à mieux sauvegarder la mémoire collective de
ces sociétés. C’est cette problématique que tente de saisir ce travail. Chez les
Manding de Casamance, les chants sont présents dans tous les moments importants
de la vie sociale. La circoncision, le mariage, le baptême, les cérémonies religieuses,
pour ne citer que ceux-là, sont tous couronnés de chants. Ainsi, pour saisir cette
société dans son ensemble, il convient de donner une dimension mémorielle au fait
culturelle à partir des chants de circoncision, de mariage, de baptême et tout autre
chant en référence aux réalités socioculturelles chez les Manding. | en_US |