Le tourisme littoral en Basse Casamance (Sénégal) entre perceptions et réalités : diagnostics, contraintes, potentialités
Abstract
Le tourisme de la Basse Casamance repose sur une diversité de potentialités naturelles et culturelles.
Malgré ces atouts, ce secteur qui dépend essentiellement sur le littoral fait face à diverses contraintes
qui fragilisent son épanouissement. De ce fait, cette thèse a pour objectif d’améliorer la gestion du
tourisme littoral de la Basse Casamance, en définissant des priorités bien identifiées, et de contribuer
à l’aménagement raisonné de ses territoires touristiques. Elle vise d’abord à faire un diagnostic des
potentialités touristiques de la Basse Casamance et ensuite à analyser les pressions foncières et les
conflits d’usage sur le littoral avant de déboucher sur les contraintes touristiques liées à l’érosion
côtière dans les communes de Diembéring et de Kafountine. Enfin, elle présente les stratégies
d’adaptation mises en place et les attentes des acteurs avant de finir sur les recommandations. Cette
thèse, au-delà de la démarche cartographique et statistique qui a permis de calculer les taux de
variation du trait de côte, d’analyser la dynamique de l’occupation du sol, d’appréhender
l’importance de l’offre infrastructurelle, s’appuie sur une approche quantitative et qualitative (à
travers, des questionnaires, des guides d’entretien, des focus-groups et de l’observation) qui a permis
en partie d’analyser la perception de la population, des acteurs touristiques et des touristes.
Les résultats obtenus indiquent une forte pression foncière sur le littoral. En 43 ans (1979-2022),
nous constatons une urbanisation qui a atteint 802,77 ha dans la commune de Diembéring et 678,05
ha dans celle de Kafountine. Elle participe à l’accroissement des conflits d’usage et de l’érosion
côtière. De ce fait, les résultats attestent que la concentration d’activités et de population
accompagnée d’un problème d’aménagement (selon 76% hôteliers) entraîne l’émergence de
l’insalubrité (selon 72% des touristes et 77% des hôteliers), l’encombrement sur le littoral, la
prolifération de fumées et d’odeurs nauséabondes sur la plage. De même, les résultats montrent que
l’érosion côtière est devenue une sérieuse menace avec la dégradation prononcée entre 1979-2022
de la plage (de -511,926 ha dans la commune de Diembéring contre -333,082 ha dans celle de
Kafountine), de la végétation côtière (respectivement de -670,76 ha contre -3200,13 ha) et surtout
des infrastructures hôtelières (respectivement avec 14% et 15% sont à moins de 50 mètres du trait
de côte). Face à ces contraintes, des stratégies d’adaptation sont mises en place, mais malgré cela,
certains phénomènes à l’image de la pression foncière, de l’insalubrité et de l’érosion côtière
continuent d’être des problèmes majeurs. Ce qui fait que les acteurs jugent qu’elles sont inefficaces.
En outre, les acteurs tentent de diversifier l’offre touristique en valorisant des patrimoines naturels
et culturels qui restent tout de même sous-exploités et méconnus. Ainsi, cette thèse propose des
recommandations pour la gestion durable du littoral et le développement du tourisme durable à
travers un zonage réglementaire de celui-ci mais aussi la valorisation des patrimoines avec la mise en
place des circuits et l’implication de tous les acteurs dans les initiatives. L’objectif est de mieux
répartir les ressources financières, de diversifier l’offre et d’attirer plus de visiteurs dans la région.