dc.description.abstract | PERCEPTION ET EFFETS SECONDAIRES DE LA CONTRACEPTION :
UNE ENQUÊTE PORTANT SUR 302 FEMMES VIVANT AU SENEGAL
INTRODUCTION
C’est une étude prospective, descriptive et analytique, qui s’étalait sur une période de 10 mois allant de
septembre 2023 à juin 2024. L’objectif principal était l’évaluation de la connaissance des femmes du
Sénégal en matière de contraception moderne et les objectifs spécifiques : répertorier les effets
secondaires attribués à la PF par femmes du Sénégal ; recueillir les perceptions des femmes du Sénégal
vis-à-vis de la PF ; et évaluer les connaissances religieuses des femmes du Sénégal par rapport à la PF.
MÉTHODOLOGIE
Cette étude a été menée pendant 10 mois d’activité. Elle a concerné toutes les femmes qui avaient
accepté de répondre à notre questionnaire durant la période d’étude. Les variables d’études étaient : les
caractères socio-démographiques ; la connaissance en matière de contraception et de ses effets
secondaires, et les facteurs influençant sa pratique ; la perception influençant la pratique contraceptive.
Les données ont été recueillies sur Google Forms. L’analyse des données a été effectuée avec le logiciel
SPSS 23.
RÉSULTATS
L’âge moyen des patientes était de 32,16 ± 7,45 ans avec des extrêmes de 18 et 66 ans ; 59,1 % étaient
âgées de 20 à 29 ans, 32,4 % de 30 à 39 ans. La tranche d’âge des 20–35 ans était la plus représentée
(69,62 %). La majeure partie de nos patientes venaient de Dakar (28,57 %) et de sa banlieue ; les non
scolarisés ou de niveau primaire représentaient 63,64 %. L’âge moyen du dernier enfant était de
37,17 mois avec des extrêmes de 0,03 mois et 336 mois ; la tranche d’âge la plus concernée était celle
des 1 à 24 mois (47,14 %). Parmi nos patientes, seules 3,06 % étaient ménopausées ; 11,22 % avaient
une grossesse en cours, et 71 % de nos patientes avaient utilisé une méthode contraceptive. La pilule
était le contraceptif le plus utilisé (27,81 %), suivie de l’injection (26,49 %), et la durée moyenne de
contraception était de 26,20 mois, avec des extrêmes de 0,25 et 192 mois. Cette contraception durée
pour la plupart des patientes entre 6 et 24 mois. Dans notre étude, 63,84 % avaient au moins eu un effet
secondaire ; les troubles du cycle étaient les effets secondaires les plus courants (27,81 %), suivis de la
prise de poids (22,19 %). Parmi les répondants, 53,14 % avaient facilement contracté une grossesse
après l’arrêt d’une contraception ; la durée moyenne d’utilisation de la méthode injectable était de
19,05 mois, avec des extrêmes de 1 mois et 96 mois. La plupart de nos patientes l’avaient utilisée
pendant 4 e 12 mois. Une bonne partie des patientes utilisant la contraception injectable avait des
absences de règles (32 %), suivies des saignements (24,50 %). Après une infertilité secondaire, 33,33 %
des patientes avaient recours aux traitements pour désir de grossesse. Pendant l’étude, 39,11 % de nos
patientes étaient encore sous méthode contraceptive, et la Diu (appareil) est la méthode contraceptive
est la plus utilisée (34,91 %). La contraception en cours avait duré entre 6 et 24 mois pour 56,86 % de
nos patientes avec une moyenne de 17,06 mois, avec des extrêmes de 0,03 et 72 mois ; chez ces
patientes, 44,44 % ressentaient des effets secondaires liés à la méthode contraceptive en cours. L’effet
secondaire le plus fréquent était le Spotting (26, les troubles du cycle étaient moins fréquents (2 %). La
majeure partie des époux était favorable à la contraception (78,20 %). Dans notre étude, 30,25 %
répondaient que la religion est contre la contraception.
CONCLUSION
En Afrique francophone, les jeunes ont difficilement accès aux informations et services de planification
familiale (PF) de qualité. De plus, ils affichent un taux d’abandon de la contraception et sont
particulièrement sensibles aux effets indésirables. Le rôle des leaders religieux pour démystifier les
tabous autour de la PF et renforcer un dialogue informé par des données est largement démontré.
D’énormes moyens ont déjà été mis en place par les gouvernements et/ou les partenaires (organisations
et associations). Des améliorations peuvent être proposées, notamment dans la formation et dans la
répartition de personnel qualifié. Des progrès récents ou encore à l’état de recherche sont prometteurs
et pourraient aider plus de femmes à accéder à la contraception. | en_US |