Élaboration de la stratégie genre du PDEC (Rapport final)

Abstract

La présente stratégie est élaborée sur la base d’une analyse situationnelle des différentes communes d’intervention du projet, d’une identification des besoins des catégories sociales (jeunes, femmes, hommes, réfugié-e-s, déplacé-e-s, etc) et d’un diagnostic genre du projet. Ce travail en amont a permis de situer les atouts et les contraintes des zones d’intervention en matière d’égalité de genre avant de proposer des orientations de correction. Les résultats de l’étude ont permis de constater que le contexte socio culturel en Casamance est favorable à l’autonomisation économique des femmes avec une forte présence de celles-ci dans tous les secteurs porteurs : (maraichage, culture de riz, pêche huitre et autres produits halieutiques, production d'huile de palme, culture coton, pisciculture, recherche de bois, cueillette de noix de cajou, de fruits, commerce, fabrication/teinture de pagnes, de pots traditionnels, de savon, etc). Il est également noté une forte présence des femmes dans l’auto-emploi : celles-ci se regroupent souvent sous forme de coopératives qui ont parfois une expérience de travail avec les ONG dans le secteur agro sylvo pastoral (accompagnement, technicité, infrastructures, financements, formation en transformation de produits locaux, etc.). Aussi, les analyses montrent qu’elles sont des actrices importantes du développement économique de leurs localités avec des contributions considérables aux dépenses et au bien-être des ménages. Cependant, il est noté une faible implication des groupes vulnérables dans les activités productives et l’accès aux opportunités de développement socio-économique, un manque de diversification des activités économiques des femmes: par exemple elles ne peuvent pas faire d'autres métiers à cause de leur manque de qualification, un défaut d'accès à la terre et à l'eau (ce qui explique parfois l’exercice du maraichage au niveau des maisons), un manque de moyens financiers et matériels impactant sur la productivité au niveau du maraichage, une faible participation dans les instances décisionnelles. Également, les régions de Sédhiou, Kolda et Ziguinchor font encore face à des défis relatifs à la scolarisation1, l’accès des populations aux services de santé2, la résistance de pratiques culturelles néfastes3 et aux grossesses précoces4 Au regard de ces gaps à combler, cette stratégie qui permettra au PDEC d’orienter ses ressources financières et humaines vers une réduction des inégalités de genre dans les zones d’intervention ciblées tourne autour de deux grands axes stratégiques. Ces axes visent d’une part une montée en compétence genre de l’équipe du projet et de ses partenaires stratégiques et d’autre part une mise en œuvre au niveau des interventions du projet de mesures d’équité sociale et d’égalité entre les sexes. De telles mesures peuvent contribuer à améliorer l’inclusion et la puissance d’action des femmes et des groupes vulnérabilisés au niveau des systèmes productifs. Elles seront également des canaux de renforcement de l’inclusion des femmes et des communautés vulnérables comme les réfugié-e-s et les personnes déplacé-e-s dans la gouvernance locale via leur implication dans les instances de décision locales. La stratégie genre proposée met aussi un accent particulier sur la sensibilisation à la transformation durable auprès des leaders communautaires et autorités locales dans le but de soutenir la pleine participation des femmes et des groupes vulnérabilisés. La stratégie genre est assortie d’un plan d'action genre regroupant les principales actions à mener en vue de l’atteinte de l’objectif d’égalité de participation Femmes-Hommes dans les interventions du PDEC.