Étude de la dégradation des terres rizicoles dans le bassin versant du marigot de Bignona (sud-ouest du Sénégal), de 1951 à 2020
Abstract
La dégradation de la qualité des sols reste une préoccupation majeure et générale dans le
bassin versant du marigot de Bignona. En effet, elle est liée à la variabilité des conditions
climatiques et au disfonctionnement des aménagements hydro-agricoles (barrage d’Affiniam).
La question centrale de recherche est : quelle est la part respective de la variabilité climatique,
et des aménagements hydroagricoles dans l’évolution de la qualité des sols dans la vallée de
Bignona ? L’objectif général de cette recherche est de démontrer les impacts de la dégradation
des conditions climatiques et des aménagements hydro-agricoles sur la qualité des sols
rizicoles dans le bassin versant du marigot de Bignona. La méthodologie repose sur les outils
et les méthodes utilisés pour collecter et traiter des données socio-économiques, climatiques,
pédologiques et cartographiques. Ces dernières ont donné un certain nombre de résultats.
L’évolution de la pluviométrie depuis 1950 est rythmée par des séquences bien arrosées et
d’autres qui le sont moins. La tendance pluviométrique est générale en baisse dans cette partie
du Sénégal. En effet, les rizières de la vallée du marigot de Bignona sont atteintes d’infertilité
liée à : une forte acidité, un processus de salinisation, un faible taux de matière organique et
un processus d’ensablement. La rentabilité de la riziculture est fortement fragilisée par la
régression des superficies de rizières dans les vallées du marigot de Bignona sous les effets de
la forte dégradation de la qualité des sols. Des effets qui sont multipliés depuis la mise en
place du barrage d’Affiniam. Par conséquent, la main d’œuvre s’oriente progressivement vers
d’autres activités engendrant en même temps une disparition progressive de ladite riziculture
de bas-fond. La dynamique de l’occupation du sol de 1968 à 2018 met en évidence le
développement d’une nouvelle activité (l’arboriculture) sur le plateau. La combinaison des
connaissances traditionnelles et celles modernes permet de faire face à l’acidité, la salinité et
l’ensablement des rizières. L’arboriculture et le maraichage sont développés pour faire face
aux impacts de la dégradation des rizières agricoles. Ces nouvelles activités gagnent de plus
en plus de terrain dans les villages polarisés par la vallée du marigot de Bignona.