Insuffisance cardiaque de l'adulte : aspects épidémiologiques, diagnostiques, et évolutifs à propos de 93 cas au service de médecine interne de l'hôpital de la Paix de Ziguinchor
Abstract
INTRODUCTION
L’insuffisance cardiaque est une pathologie fréquente et grave responsable d’une morbi-mortalité
assez élevée. Elle représente l’un des principaux facteurs de découverte des maladies cardiovasculaires
et pose un réel problème de santé publique. C’est ainsi que nous avons mené un travail avec comme
objectif d’étudier les caractéristiques épidémiologiques, diagnostiques et évolutives de l’IC au service
de Médecine interne de l’hôpital de la paix de Ziguinchor.
MÉTHODOLOGIE
C’est une étude rétrospective descriptive et analytique menée à l’hôpital de la paix de Ziguinchor entre
le 01 Janvier 2021 et le 31 Décembre 2021. Nous avons inclus tous les patients âgés d’au moins 18 ans
et hospitalisés pour une IC et confirmés à l’échographie. Les données ont été recueillies sur une fiche
préétablie. Elles ont été saisies avec le logiciel Sphinx version 5.1.0.2. L’analyse des données a été
effectuée avec le logiciel SPSS (Statistical package for Sciences Socials) version 18.
RÉSULTATS
Nous reportons 93 cas d’insuffisance cardiaque. L’âge moyenne était de 56,04 ± 17,59 ans avec une
prédominance féminine avec un sex-ratio = 0,94. Les facteurs de risque cardio-vasculaire étaient
dominés par l’âge avancé (58,1 %), l’hypertension artérielle (32,3 %), la sédentarité (26,9 %), le
tabagisme (9,7 %).
Au plan clinique, la dyspnée était le principal mode de révélation de l’insuffisance cardiaque (96,7 %)
des cas. L’insuffisance cardiaque globale était la forme la plus rencontrée avec 58,1 % des cas, suivie
de l’insuffisance cardiaque gauche avec 31,2 % des cas et l’insuffisance cardiaque droite avec 10,7 %
des cas. La FEVG était altérée dans 33,3 % des cas, et préservée dans 38,7 % des cas. Les
valvulopathies les plus rencontrées étaient l’insuffisance mitrale (53,8 %), l’insuffisance aortique
(46,2 %). Les étiologies retrouvées étaient la cardiopathie ischémique avec 24,7 % des cas, la
cardiomyopathie dilatée (20,4 %), les valvulopathies (15,1 %). A la phase aiguë, la prescription
médicamenteuse était composée des diurétiques de l’anse (75,3 %), de spironolactone (69,9 %), des
inhibiteurs de l’enzyme de conversion (68,8 %). À la sortie la plupart de nos patients étaient restés
sous traitement diurétique dont 68,8 % sous furosémide, 60,2 % sous spironolactone, 15,1 % sous
thiazidiques. Les bétabloquants représentaient 20,4 % des prescriptions. Plus de la moitié des patients
étaient sortis sous inhibiteurs de l’enzyme de conversion(IEC) soit 69,9 % des cas. L’évolution durant
l’hospitalisation était favorable pour la majorité de nos patients soit un pourcentage de 91,4 %.
CONCLUSION
Notre étude montre une fréquence des hospitalisations pour insuffisance cardiaque avec une
population relativement jeune avec une prédominance féminine. L’IC est généralement globale ou
gauche avec une FE souvent abaissé. Les étiologies étaient dominées par la cardiopathie ischémique et
la CMD. Le traitement était exclusivement médicamenteux et reposait essentiellement sur les
diurétiques et les IEC.