Traitement chirurgical du cancer de la prostate à l'hôpital de la Paix de Ziguinchor
Abstract
TRAITEMENT CHIRURGICAL DU CANCER DE LA PROSTATE À L’HÔPITAL
DE LA PAIX DE ZIGUINCHOR
INTRODUCTION
Le cancer de la prostate est une néoformation maligne primitive développée aux dépens de la prostate.
Rare avant 50 ans, son incidence a augmenté fortement partout dans le monde à cause du
perfectionnement des moyens diagnostiques. La mortalité augmente avec l’âge. Ces avancées médicales
associées au vieillissement de la population expliquent l’intérêt que suscite le cancer de prostate dans
les domaines de la recherche fondamentale, de l’épidémiologie, des moyens d’exploration et de la
chirurgie.
L’objectif de notre étude était d’évaluer la prise en charge chirurgicale du cancer de la prostate dans le
service d’urologie de l’hôpital de la Paix de Ziguinchor.
METHODOLOGIE
Nous avons réalisé une étude rétrospective, monocentrique au service d’urologie de l’hôpital de la Paix
de Ziguinchor entre janvier 2019 et décembre 2022.
RESULTATS
Nous avons colligé 40 patients. Le cancer de la prostate représentait 63 % des cancers urogénitales.
L’âge moyen des patients était de 67 ans (± 9,91) avec des extrêmes de 49 et 85 ans. La tranche d’âge
la plus représentée était [70-79 ans]. 84,2 % des patients étaient symptomatiques, dominés par la dysurie
(36,4 %). 60 % des patients étaient classés ECOG 2. La prostate était nodulaire ou indurée dans 50 %
des cas et hypertrophiée d’allure bénigne dans 35 % des cas au TR.
Le taux de PSA initial moyen était de 1 225,03 ng/ml, et 62,5 % des patients avait un taux de PSA
supérieur à 100 ng/ml. Le volume prostatique moyen était de 49,97 cc. Le type histologique était
l’adénocarcinome prostatique chez tous les patients, et 52,5 % était du groupe pronostique, 3 de la
classification ISUP. Une infection urinaire était retrouvée chez 30 % des patients, et l’Escherichia coli
représentait 58,5 %. Le cancer était localisé dans 27,6 % des cas, localement avancé dans 41,4 % des
cas et métastatique dans 31 % des cas.
L’ECP + pulpectomie était pratiqué chez 25 % des patients, la pulpectomie seule chez 23 % des patients,
la RTUP chez 17 % des patients, la prostatectomie radicale chez 15 % des patients, RTUP + pulpectomie
chez 10 % des patients et l ECP seul 10 % des patients. La durée moyenne d’hospitalisation était de
4,225 jours. L’hémorragie était la seule complication peropératoire (15 %). La classification de Clavien
Dindo des complications précoces avait trouvé 3 cas de complications majeures. Après la prostatectomie
radicale, trois cas de décès (50 % des prostatectomies radicales) ont été enregistrés respectivement à
10 jours postopératoires, à 1 mois et à 9 mois. La survie globale à trois mois était de 65 %, à six mois
de 50 % et un an de 22,5 %.
CONCLUSION
La chirurgie occupe une place importante dans la prise en charge curatif mais aussi palliatif du cancer
la prostate.