Dermatite atopique à Ziguinchor : une étude pilote portant sur 243 cas
Abstract
Introduction : La DA est une maladie inflammatoire chronique d’origine multifactorielle plus répandue dans
les pays industrialisés. Malgré sa progression, très peu de données sont disponibles sur l’épidémiologie de la
DA dans les pays d’Afrique sub-saharienne. Nos objectifs étaient de décrire le phénotype épidémiologique de
la DA à Ziguinchor, de décrire les phénotypes cliniques, les perspectives thérapeutiques et les modalités
évolutives de la DA.
Méthodologie : Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique au niveau des deux structures
sanitaires : HPZ et au CHRZ sur une période de 05 ans. Nous avons inclus tous les patients ayant consultés
pour une dermatite atopique.
Résultats : Nous avons recensé 243 cas de dermatite atopique soit une fréquence hospitalière de 1,92%. L’âge
moyen de nos patients était de 18,26 ans. La DA était fréquemment associée à une manifestation atopique tel
que l’asthme, rhinite allergique et la conjonctivite allergique. Le prurit était rapporté chez tous nos patients.
Les lésions élémentaires les plus retrouvées étaient : l’aspect érythémateux squameux, la xérose cutanée,
papules excoriés, vésicule ou suintement, la kératose pilaire, la lichénification et l’hyperpigmentation.
Concernant la topographie des lésions, la face d’extension des membres était la plus fréquente (65,72%), suivie
de l’atteinte des plis de flexion (40%), l’atteinte du tronc (39,1%), l’atteinte du visage (28,8%), des paumes et
plantes (2,1%). On retrouvait 73,66% des patients qui utilisaient du parfum, 62,55% de lait de corps parfumé,
48,15% de déodorant, 51,8% avait un animal de compagnie, 46,9% avait des moquettes/tapis chez eux, 2,9%
était alcoolique et 1,6% tabagique. La DA s’associait à d’autres dermatoses tel que l’intertrigo des plis (2,06),
la teigne du cuir chevelu (1,64%), l’herpès circiné (1,64%), la dermite séborrhéique (1,23%) et l’acné
(1,23%).Les complications les plus retrouvées : bactériennes (6,58%), parasitaires à type de gale (1,24%). Tous
nos patients ont bénéficié d’une éducation thérapeutique, le traitement émollient a été prescrit chez 100% de
nos patients, les dermocorticoïdes chez 99,2% et les antihistaminiques chez 96,30% des patients. Une évolution
favorable a été notée chez 80,6% au premier mois, 67,27% au deuxième mois et 82,93% au troisième mois de
nos patients. Par ailleurs, 5,1% de nos patients présentaient une évolution stationnaire, 14,4% de nos cas
présentaient une évolution défavorable et 42,80% étaient perdus de vue. Il n’y a pas eu de décès.
Conclusion : La DA demeure une pathologie fréquente à Ziguinchor intéressant majoritairement les enfants.
Les complications bactériennes et virales engagent le pronostic d’où la nécessité d’une prise en charge précoce,
et une éducation thérapeutique des patients afin d’espacer les poussées.