Dynamique de la végétation ligneuse, régénération après coupes et séquestration de carbone de Guiera senegalensis J.F. Gmel. et de Piliostigma reticulatum (DC.) Hostch. dans le terroir villageois de Keur Madieng (Bassin arachidier, Sénégal).
Abstract
Les sols du Bassin arachidier connaissent une baisse de fertilité avec comme corollaire celle de la
production agricole. Pour y remédier, Guiera senegalensis et Piliostigma reticulatum en raison de
leur pouvoir régénératif élevé, ont été choisies comme une source de matière organique pour
fournir du Bois Raméaux Fragmentés (BRF) utilisés pour le relèvement de la fertilité des champs.
C’est dans ce contexte que cette étude s’est fixée comme objectif de contribuer à une meilleure
gestion et valorisation des ressources ligneuses utilisées comme Bois Raméaux Fragmentés dans
le terroir de Keur Madieng. Pour ce faire, un inventaire de la flore ligneuse a été effectué, sur des
placettes circulaires de 2500 m², en 2016 et 2019 à travers un échantillonnage stratifié sur la base
des types de champs (champs de case, champs de village et champs de brousse). Dans chaque
placette, après l’inventaire intégral, 5% des individus de G. senegalensis et de P. reticulatum ont
été géoréférencés et pris comme échantillon pour l’évaluation de la biomasse produite, de la
capacité de régénération et de la quantité de carbone stockée. Les résultats de l’étude indiquent
qu’il existe une faible variation de la diversité entre 2016 (12 espèces, 11 genres et 08 familles) et
2019 (14 espèces, 13 genres et 06 familles) dans le terroir. G. senegalensis est l’espèce dominante
dans le terroir avec 90% des individus. En revanche, P. reticulatum est faiblement représenté
(05%). La densité moyenne du peuplement ligneux en 2016 (670±403,87 individus/ha) est
significativement plus importante qu’en 2019 (312±193,97 individus/ha) avec p<0,05. Chez G.
senegalensis, dans les types de champs comme à l’échelle du terroir, la première année de coupe
(2016) a influencé positivement la capacité de régénération en 2017 (23,62±4,99 brins/souche)
tandis que la deuxième coupe (2017) l’a influencé négativement en 2019 (17,57±6,29). Comparée
à G. senegalensis, la biomasse produite par P. reticulatum est très faible avec 10,64±13,6 kg Ms/ha
en 2016, 12,13±16,50 kg Ms/ha en 2017 et 16,25±16,79 kg Ms/ha en 2019. Dans le terroir, le
potentiel de séquestration de carbone des deux espèces confondues est en moyenne de 31,31±13,47
kg C/ha en 2016, de 40,04±19,56 kg C/ha en 2017 et 28,17±14,6 kg C/ha 2019. La coupe n’a donc
pas influé significativement sur le potentiel de séquestration du carbone (p>0,05) dans le terroir.