Tourisme et santé au Sénégal : de l’approche développement humain local dans l’exemple de la station de Cap Skirring en Casamance
Abstract
La recherche proposée s’inscrit dans la logique d’aborder la relation santé et tourisme en contexte africain dans le cas de la station balnéaire de Cap Skirring au Sénégal. Elle tente d’y approcher les enjeux de ce lien à travers l’aménagement sanitaire, les difficultés et les stratégies d’adaptation dans le recours aux soins aussi bien pour la population locale que pour le touriste. L’objectif de cette étude est ainsi de faire une lecture sur la place accordée à la santé dans l’aménagement du territoire en général au Cap Skirring. La méthode qualitative est utilisée dans le recueil de données avec des entretiens destinés aux acteurs dont les hôteliers, les touristes, les agences de voyage, l’agence du tourisme et la population locale pour traduire les perceptions et vécus sur la question. Les constats sortis de cette étude sont de plusieurs ordre. Premièrement, l’offre de soins locale est faible au regard des besoins exprimés par la population locale et les touristes. Ainsi, la santé, objet éminemment politique, est un « impensé » pour la population locale et le touriste. Deuxièmement, les possibilités de recours aux soins, au-delà des soins primaires, sont conditionnées par les évacuations vers Oussouye, Ziguinchor, Dakar en cas d’urgence dans des conditions difficiles (risques). Troisièmement, en même temps, des stratégies d’adaptation sont développées dans le cadre d’un « tourisme solidaire » qui atténuent les manquements de l’offre de soins (engagement humanitaire). Finalement, la situation évoquée constitue un frein au développement touristique au point de compromettre les rares initiatives d’envergure mises en place par le Sénégal pour promouvoir la destination.