Fonctionnement hydrologique et mutations environnementales et socio- économiques dans les bassins versants des marigots de Djibonker et d’Agnak (Basse-Casamance, Sénégal)
Abstract
Le fonctionnement hydrologique des bassins-versants ruraux est très complexe en raison des
dynamiques climatiques très contrastées et de leurs impacts. Dans le bassin de la Casamance,
particulièrement dans les sous-bassins versants de Djibonker et Agnak, ceux-ci ont
considérablement modifié leurs comportements hydrologiques. Elles ont favorisé une
modification du ruissellement et des mutations environnementales autour desdits marigots.
Depuis, les populations, en particulier les exploitants agricoles, tentent d’apporter des
réponses en développant des activités agricoles résilientes à la variabilité hydro-climatique
et aux changements intervenus dans les bassins-versants. L’objectif général de cette étude
est de comprendre le fonctionnement hydrologique et les apports sédimentaires des marigots
de Djibonker et d’Agnak face aux mutations environnementales et socio-économiques des
territoires adjacents. Une approche méthodologique diversifiée a été adoptée en s’appuyant
sur de multiples données géospatiales et socioéconomiques et des outils de l’analyse spatiale.
Une campagne de suivi de la concentration des sédiments dans les marigots a été menée sur
une période de douze (12) mois. Les enquêtes socio-économiques ont été effectuées auprès
de 321 ménages soit au total 25 % des ménages répartis dans 13 villages et complétés par
des guides d’entretiens. Elles ont aidé à compléter les analyses cartographiques faites dans
ce travail, avec l’utilisation des outils de traitement Arcgis, HEC-HMS, Hydraccess et Excel.
Les résultats obtenus indiquent que la zone est marquée par une irrégularité des
précipitations et une variation de stockage d’eau en rapport avec les débits déterminés par le
modèle HEC-HMS qui passe 120,3m3/s en 2004 à 388,4m3 en 2020 à Agnak et de 48,6m3/s
à 231,9m3/s à Djibonker. Cette évolution du ruissellement est en phase avec les dynamiques
de l’occupation des sols dans les bassins étudiés. Les analyses statistiques montrent que la
concentration des matières en suspension en saison humide et en saison sèche est
significativement différente. Face à cette situation, les communautés locales ont mis en
œuvre des méthodes de lutte antiérosive et de conservation des eaux et des sols pour mieux
développer leurs activités agricoles, en particulier en saison sèche.