Les traumatismes occulaires de l'enfant : aspects épidémiologies, cliniques et thérapeutiques au centre hospitalier régional de Ziguinchor
Abstract
LES TRAUMATISMES OCULAIRES DE L’ENFANT AU CENTRE HOSPITALIER
RÉGIONAL DE ZIGUINCHOR : ASPECTS ÉPIDÉMIOLOGIES, CLINIQUES ET
THÉRAPEUTIQUES
INTRODUCTION
Les traumatismes oculaires pédiatriques sont des affections fréquentes et graves responsables parfois de
cécité chez l’enfant. Ils posent ainsi un problème de santé publique infantile dans nos contrées. L’objectif
de notre étude était : d’étudier les aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs des
traumatismes oculaires chez l’enfant afin d’en tirer quelques recommandations qui permettront une
amélioration de la prise en charge des traumatismes oculaires.
MÉTHODOLOGIE
Une étude rétrospective a été menée sur 4 ans allant du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2021, colligeant
les dossiers de tous les patients âgés de 15 ans au plus, reçus au service d’ophtalmologie du Centre
hospitalier régional de Ziguinchor, pour traumatismes oculaires. Sont exclus de l’étude les patients ayant
consulté pour séquelles de traumatismes (taie cornéenne, hémorragie ancienne du vitré, ptysis bulbi…),
les cas des traumatismes des annexes, les traumatismes avec absence de lésion à l’examen
ophtalmologique, les cas de traumatismes oculaires avec données insuffisantes.
RÉSULTATS
Les mois où il y avait le plus d’accidents étaient janvier, juillet et novembre correspondant soit au début
ou la fin des vacances scolaires. La tranche d’âge la plus exposée était celle comprise entre 6 et 11 ans
(37,7 %). Les accidents de jeux (58,9 %) étaient les circonstances de survenue les plus fréquentes suivies
des accidents domestiques. Parmi les agents causals, les bâtons ou bouts de bois (26,5 %) occupaient la
première place, suivis des objets métalliques (17,2 %). L’œil droit était le plus atteint. Les contusions
oculaires avec ou sans hyphéma étaient les lésions les plus fréquentes. Le traitement était médical et/ou
chirurgical. Les synéchies (46,7 %) constituaient la complication la plus fréquente et la taie cornéenne
(52,9 %) la séquelle la plus rencontrée. Il y avait une nette prédominance masculine du fait de la turbulence
des garçons et de leur prédilection pour les jeux dangereux. Le délai de consultation parfois long, au-delà
de 48 heures, exposait l’enfant à des risques de complications, rendant difficile la prise en charge et
aggravant le pronostic fonctionnel. Le traitement a différé selon le type de lésions : 68,2 % des patients
ont bénéficié d’un traitement médical à base d’anti-inflammatoires par voie locale ou générale,
d’antibiotiques par voie locale ou générale, d’atropine collyre. Le résultat fonctionnel a été satisfaisant,
car 68,8 % des cas ont récupéré, à l’œil traumatisé, une acuité visuelle finale de 5/10e compatible avec
une vision binoculaire. La cécité monoculaire a concerné seulement 11,2 % des cas.
CONCLUSION
Les traumatismes oculaires pédiatriques sont fréquents et graves. Ils laissent parfois des séquelles graves
responsables de cécité d’où la nécessité de suivre certaines recommandations pour une bonne prévention
et une meilleure prise en charge.