Étude de la nature et de la provenance des particules en suspension dans l’air à Pointe Saint Georges, Casamance
Abstract
L’objectif de cette étude est de déterminer la nature et la provenance des particules en
suspension dans l’air à Pointe Saint Georges (région naturelle de la Casamance, Sénégal) par
une approche combinant des mesures de PM10 (particules minérales de diamètre inférieur à 10
µm) et d’analyse de données de vents, de rétro-trajectographies de masses d’air, de simulations
numériques et d’images satellitaires. Les données exploitées dans ce travail couvrent la période
du 15 décembre 2022 au 25 juin 2023 pour les données de vent et la période du 21 février au
25 juin 2023 pour les données de concentration en PM10 qui ont été collectées par les dispositifs
installés sur la tour à Pointe Saint Georges.
La première étape de ce travail consistait à étudier l’évolution temporelle de la concentration
en PM10 et de la comparer avec celle observée à Bel-Air, Dakar, pour la même période. De cette
comparaison, il en résulte que les concentrations en PM10 mesurées à Pointe Saint Georges sont
associées principalement aux événements de poussières survenant à la méso-échelle voire à
l’échelle synoptique. Afin de tracer l’origine de ces particules, les données de concentration en
PM10 ont été combinées aux données de vent mesurées à la station, ainsi qu’à des rétro trajectographies de masse d’air. La combinaison des données de vent avec les concentrations
montre que les concentrations les plus élevées sont associées aux vents de Nord-Est les moins
fréquents à Pointe Saint Georges.
La combinaison des rétro-trajectoires avec les concentrations en PM10 a révélé que les deux
secteurs associés aux fortes valeurs de concentration sont le secteur « Saharien » (centré sur le
Sud-Ouest Algérien et le Nord du Mali) et le secteur « Sahélien » (le long d’un axe reliant le
Tchad, le Niger et le centre du Mali), au sein desquels se trouvent, d’après la littérature
scientifique, des zones d’émissions très actives. Ces résultats viennent donc confirmer que
l’essentiel des PM mesurées à Pointe Saint Georges pendant les événements sont très
probablement des poussières sahariennes.
L’analyse de produits satellitaires (données IDDI fournies par le LOA) et de sorties de modèles
a permis de confirmer, dans plusieurs cas, l’occurrence de soulèvement dans les secteurs
identifiés (le secteur Sahélien et le secteur Saharien), les jours précédents les « événements »
enregistrés à Pointe Saint Georges.