dc.description.abstract | PRISE EN CHARGE MÉDICO-PSYCHOSOCIALE DE PERSONNES CIVILES
VICTIMES DE MINES À ZIGUINCHOR : À PROPOS DE 53 CAS
INTRODUCTION
Les accidents liés aux mines terrestres causent de grandes souffrances physiques et
psychologiques aux populations civiles dans le monde entier. Le Sénégal figure parmi les
30 pays les plus durement touchés par les mines antipersonnel [9]. En 2019, selon le rapport du
Centre National d’Action Antimines au Sénégal (CNAMS), le nombre total de victimes était
estimé à 831 dont 595 civils avec 152 tués et 443 blessés.
OBJECTIFS
Les objectifs de cette étude étaient de déterminer le pourcentage de victimes ayant bénéficié
d’une prise en charge psychosociale, d’évaluer le degré de satisfaction des victimes par rapport
à leur prise en charge psychosociale et d’apprécier la qualité de leur réinsertion sociale après la
prise en charge.
MÉTHODOLOGIE
Il s’agissait d’étude transversale descriptive portant sur les survivants d’accident de mines
terrestres répertoriées dans le département de Ziguinchor sur une période de 26 ans ; allant de
1983 à 2009. Nous avions inclus dans l’étude tous les survivants d’accidents de mines terrestres
domiciliés dans le département de Ziguinchor.
RÉSULTATS
Au total, 53 victimes ont été répertoriées. Les résultats ont montré une proportion plus
importante de sujets adultes, de sexe masculin, mariés, n’ayant pas était initié ou peu était initié
à l’école, pour la plupart sans emploi, avec un niveau socio-économique bas et résidant en
milieu urbain au moment de l’enquête. La plupart des victimes avaient été enregistrées dans la
période entre 2000 et 2004 avec 41,5 % (n = 22). L’accident était lié à des activités agricoles
dans 56,6 % (n = 30) et concernait plus les adultes jeunes. Les victimes avaient des blessures
aux membres inférieurs dans 94,3 % (n = 50) qui nécessitaient une hospitalisation dans 92,5 %
(n = 49) et une amputation de moignon dans 73,58 % des cas. En ce qui concerne la prise en
charge psychologique, 94,3 % (n = 50) des victimes avaient déclaré avoir bénéficié d’un soutien
psychologique à l’hôpital. Un soutien psychologique à longue terme était réalisé chez 56,6 %
(n = 30) des victimes. Parmi ces dernières 45 % (n = 24) avaient bénéficiaient d’un soutien fait
par un professionnel de la santé mentale. Elles étaient très satisfaites dans 63,3 % (n = 19) des
cas. Pour ce qui est du soutien social, les victimes avaient déclaré en avoir reçu durant la période
d’hospitalisation dans la majorité des cas 88,7 % (n = 47). Les victimes avaient bénéficié d’un
soutien pour la réinsertion sociale dans 77,4 % (n = 41).
CONCLUSION
Les accidents de mine concernent plus les couches sociales inférieures. Et notre étude montre
que les survivants ont besoin d’une prise en charge psychosociale pour leur réinsertion. | en_US |