Thrombose veineuse profonde des membres inférieurs : aspects épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutifs à l'hôpital de la paix de Ziguinchor
Abstract
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE DES MEMBRES INFÉRIEURS : ASPECTS
ÉPIDÉMIOLOGIQUES, CLINIQUES, PARACLINIQUES, THÉRAPEUTIQUES ET
ÉVOLUTIFS À L’HÔPITAL DE LA PAIX DE ZIGUINCHOR
INTRODUCTION
La thrombose veineuse profonde (TVP) est une pathologie potentiellement grave. Elle
représente un problème de santé publique majeur en médecine. L’objectif de ce travail
était de décrire les profils épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et
évolutifs des thromboses veineuses profondes.
MÉTHODOLOGIE
Il s’agit d’étude rétrospective, descriptive et analytique sur une période de quatre ans et
demi (4 ans 6 mois) allant du 1er janvier 2016 au 30 juin 2020 au service de médecine
interne et/ou au service d’accueil des urgences de l’hôpital de la paix de Ziguinchor sur
la thrombose veineuse profonde des membres inférieurs. Nous avions inclus dans
l’étude tous les malades des deux sexes, âgés d’au moins 18 ans et hospitalisés pour
TVP du membre inférieur confirmé par une échographie-Doppler veineux.
RÉSULTATS
Au total, 64 patients étaient hospitalisés pour TVP des membres inférieurs durant l’étude
soit une prévalence hospitalière de 3,9 %. L’âge moyen des patients était de 53 ans (19
et 90 ans). On notait une prédominance féminine avec un sex-ratio H/F de 0,7. La plupart
des patients (48,4 %) étaient de profession ménagère. Les principaux facteurs de risque
retrouvés étaient : l’âge ≥ 60 ans (36 %), les pathologies infectieuses (17 %), les
néoplasies (16 %), l’alitement (12,5 %°) et l’obésité (9 %). Les signes cliniques étaient
dominés par la douleur dans 93,8 % des cas, l’œdème du membre inférieur dans 92 %
des cas, la perte de ballotement de mollet dans 94 % des cas et le signe de Homans dans
84 % des cas. L’écho-Doppler veineux des membres inférieurs avait montré une
prédominance de thrombose au niveau du membre inférieur gauche (56 %). La veine
fémorale était la plus touchée dans 90 % des cas. Les patients avaient tous bénéficié
d’un traitement anticoagulant essentiellement par une héparine de bas poids moléculaire
(HBPM) relayée dès le 1er jour par un AVK qui était l’acénocoumarol dans 97 % des
cas. La durée d’hospitalisation moyenne était de 10 jours (2 et 25 jours). L’évolution en
cours d’hospitalisation était favorable dans 84 % des cas. Les complications retrouvées
étaient à type d’embolie pulmonaire chez 8 % (n = 5) des patients et un accident aux
anticoagulants chez 3 % (n = 2) des patients. La mortalité hospitalière était de 6 %
(n = 4). Après 6 mois de suivi, 42 patients étaient régulièrement suivis, 12 patients
étaient perdus de vue et 6 patients étaient décédés soit une mortalité globale de 16 %.
Parmi ces patients, 37 patients présentaient une évolution clinique favorable, on notait
une récidive de la TVP chez deux patients, un accident aux anticoagulants chez deux
patients et une maladie post-phlébitique chez un patient. Le coût moyen de prise en
charge était de 164000 francs CFA.
CONCLUSION
La TVP est une pathologie multifactorielle, sa prise en charge passe par la maîtrise des
facteurs de risque. Dans notre étude, elle était plus fréquente chez les femmes et les
sujets âgés et plus souvent liée aux facteurs médicaux.