Etude géographique d'une espèce spontanée en milieu urbain : ca du baobab (Adansonia Digitata L., 1753) dans la commune de Ziguinchor
Abstract
Les villes connaissent une croissance démographique exponentielle et un processus
d’urbanisation accéléré qui est loin d’être à l’avantage de la végétation urbaine. Cependant,
malgré cette situation, certaines espèces végétales comme Adansonia digitata, s’adaptent au
milieu urbain en se maintenant dans un environnement dynamique. Cette étude a pour objectif
de comprendre les facteurs explicatifs de la conservation du baobab dans un contexte de
transformation du milieu. La démarche méthodologique utilisée s’est articulée autour
d’enquêtes quantitatives et qualitatives auprès de la population locale, dans les Services d’Etat,
auprès de tradipraticiens et de transformateurs de produits forestiers non ligneux. Sur
l’ensemble de la commune, cinq (5) quartiers parmi les vingt-huit (28) ont été ciblés (Escale,
Boucotte Est, Kandialang Est, Kandialang Ouest et Kénia.), selon des critères bien définis pour
appréhender les usages du baobab et les facteurs qui concourent à sa conservation.
Le géo-référencement et l’inventaire des individus émergeants révèlent une abondance
insoupçonnée de sujets et un faible état de dégradation. En effet, en 2019, 514 individus
dénombrés ont été répartis en deux groupes selon qu’ils soient productifs ou non. Cependant
l’état du peuplement est relativement perturbé avec 12 individus coupés. Les actions
anthropiques à travers l’utilisation des feuilles qui prive des individus de leurs branches et
surtout l’abattage des pieds à des fins d’aménagement urbain (constructions de logement)
affectent l’intégrité du peuplement. Les produits dérivés de Adansonia digitata sont très
importants pour la population locale à maints égards, à travers ses usages. Particulièrement, les
feuilles, les fruits, l’écorce, les racines et les graines, ont des valeurs alimentaires, médicinales,
commerciales et culturelles importantes. Les facteurs de conservation de cet arbre majestueux,
dans la commune, s’expliquent par des facteurs internes (forte résilience de l’espèce…),
écologiques, socio-économiques, culturels et institutionnels.