Evaluation des impacts socio-économiques et environnementaux des périmètres maraichers du CICR dans les régions de Ziguinchor et Sédhiou
Abstract
Le conflit casamançais a entraîné un déplacement massif de villageois et accentué la
pauvreté. Face à cette situation, le CICR dans sa réputation d’assistance et de secours
aux populations en zone de conflit, a institué des blocs maraîchers depuis les années
2000 dans de nombreux villages en Casamance. L’objectif de notre étude est de
caractériser ces blocs maraîchers et d’évaluer leurs impacts socio-économiques et
environnementaux. Pour ce faire, des enquêtes, des inventaires et une cartographie ont
été effectués. Au total, 329 maraîchers répartis dans 21 villages ont été enquêtés. La
superficie des blocs maraîchers varie entre 0,905±0,085 ha et 1,96±0,55 ha. L’étude a
révélé que 21 spéculations maraîchères sont cultivées par les maraîchers de la zone
d’étude. L’oignon (91,19%), la tomate (79,74%) et l’aubergine amère (79,63%) sont
les spéculations les plus fréquemment citées. Par ailleurs certains maraîchers (26,14%)
innovent en associant différentes spéculations et d’autres (55,93%) associent même les
cultures maraîchères aux ligneux. Pour accroître les productions, les maraîchers
(67,28%) utilisent la fumure organique et seulement 32,72% font recours aux
fertilisants chimiques. Pour la protection des cultures, les producteurs utilisent les
pesticides (54,50%) et les biopesticides (45,50%). Les enquêtes ont révélé que les
blocs maraîchers participent à l’amélioration des conditions socio-économiques des
populations. En effet, les périmètres maraîchers ont contribué à la réduction de la
pauvreté (98,18%), aux risques d’incidents sécuritaires liés aux mines (100%) et au
renforcement de la cohésion sociale (100%). Bien que la production soit jugée
satisfaisante (79,94%), le gain financier des ventes par campagne est inférieur à
100000F CFA pour 82,37% des producteurs selon nos enquêtes.