La foresterie coloniale en Basse Casamance (1895-1960)
Abstract
L’institution de la fédération de l’Afrique Occidentale Française inaugura une nouvelle ère
dans la politique de la métropole en matière de gestion des colonies. Dans cette optique,
l’exploitation des ressources naturelles demeurait une préoccupation majeure des autorités
coloniales. Dans la colonie du Sénégal, en s’intéressant aux ressources ligneuses donna la
priorité aux forêts de la partie du Nord et du Centre. Pendant ce temps, la subdivision de la
Basse Casamance est à l’abri de toute exploitation forestière. Mais, la perturbation écologique
progressive observée dans ces différents cercles du Nord et du Centre, poussa et motiva les
administrateurs coloniaux à s’intéresser davantage au potentiel forestier de la Basse
Casamance après enquêtes réalisées par certains administrateurs. Ainsi, nous cherchons à
aborder la problématique de la pratique forestière coloniale en Basse Casamance à travers la
gestion et les aménagements pour la sauvegarde des ressources ligneuses. L’objectif est
d’analyser l’impact de la politique forestière dans préservation du système écologique de la
Basse Casamance. Notre approche méthodologique a consisté d’abord à la collecte d’une
revue documentaire et des données d’archives. Ensuite, nous avons procédé à un travail de
terrain a été mené à travers des enquêtes menées dans des villages auprès de certains notables.
Enfin, à un traitement des données obtenues.
A travers, le processus de gestion des ressources ligneuses déclenché vers la fin du
20éme siècle, nous sommes arrivés à constater que la procédure d’exploitation tout au début
timide en Basse Casamance s’accélère à partir de 1932 avec la classification du domaine
forestier. Elle concerne à ces débuts le cercle de Bignona et celui de Ziguinchor. Interrompue
en 1939 par la première guerre mondiale, elle reprend en 1942 et s’accélère dans le cercle de
Bignona, Ziguinchor et celui d’Oussouye jusqu’en 1951, malgré l’opposition parfois de la
population autochtone dans certains villages. Par ailleurs, il est à remarquer que cette
foresterie coloniale en Basse Casamance à travers les aménagements et la gestion effectués a
fourni des résultats ayant concourus non seulement à un début d’industrialisation de
l’exploitation du bois, mais aussi à contribuer au ravitaillement des milieux urbains en bois
d’œuvre et du charbon de bois.