Perception des impacts sanitaires de l'insalubrité en milieu urbain : cas de la diarrhée à Boucotte ouest (Commune de Ziguinchor / Sénégal)
Abstract
L'une des caractéristiques des villes africaines et des pays en développement, c'est la relation
entre urbanisme anarchique, boom démographique et insalubrité (Sall. O ; Sow. D, 2014).
Conséquence de cette réalité, plus de 12 millions de personnes décèdent chaque année de
l'insalubrité environnementale à l'échelle mondiale dont plus de 2 millions pour le seul continent
africain (OMS ; 2016). Le quartier de BO est situé dans la commune de Ziguinchor au sud du
Sénégal. Il est confronté à une recrudescence des cas de diarrhée associée à la persistance de
conditions environnementales malsaines. Cette étude qui s’inscrit dans la relation insalubrité et
santé dans un contexte urbain, a pour objectif de comprendre la perception des impacts
sanitaires de l’insalubrité. Ainsi, la méthodologie adoptée repose sur la revue documentaire, les
enquêtes ménages, les focus group et les guides d’entretien avec des personnes ressources dans
l’objectif de collecter des données relatives à la connaissance des populations sur les impacts
de l’insalubrité sur la diarrhée en milieu urbain. La cartographie a également été d’un apport
considérable et nous a permis de localiser le quartier dans la commune de Ziguinchor ainsi que
ses différents services sociaux de bases. Les résultats ont ainsi montré que le quartier Boucotte
Ouest se caractérise par un environnement écologiquement favorable à la naissance et au
maintien de germes pathogènes responsables de plusieurs maladies à l’instar de la diarrhée.
Ainsi, la transmission de ces contaminants biologiques responsables de cette pathologie est
favorisée non seulement par les conditions physiques du milieu, mais aussi et surtout par le
non-respect des mesures d’hygiène. L’étude révèle également un écart de comportement, une
insuffisance ou un dysfonctionnement des infrastructures sanitaires et des équipements
collectifs destinés à l’évacuation et au traitement des eaux usées et pluviales ainsi qu’un
approvisionnement insuffisant des ménages en eau potable etc. Ainsi, parallèlement aux sexes,
les données révèlent une différence significative de la répartition des cas par tranche d’âge. Les
enfants de moins de 5 ans sont les plus vulnérables avec 76% des cas enregistrés rien que pour
l’année 2015. En revanche, grâce aux différentes stratégies de lutte contre l’insalubrité mises
en place par les acteurs concernés, nous assistons à une élimination progressive des dépôts
sauvages d’ordures et à une baisse considérable du nombre de cas de diarrhée dans ce quartier
de 2015 à 2021.