dc.description.abstract | INTRODUCTION
L’infertilité du couple concerne 15 % de la population mondiale. Dans les pays en développement,
l’infertilité y est également répandue, bien que la démographie fulminante puisse masquer ce
phénomène, mais sa prise en charge reste reléguée au second plan, il s’y ajoute le manque de spécialiste
et un plateau technique insuffisant. Au Sénégal, particulièrement en Casamance, peu d’études ont été
réalisées sur l’accès à la prise en charge de l’infertilité du couple. Ce travail essaiera donc d’apporter
une contribution aux travaux de recherche dans ce domaine.
OBJECTIFS
L’objectif principal de notre étude était d’évaluer l’accessibilité, la disponibilité et l’utilisation des
moyens de prise en charge de l’infertilité du couple dans les Centres Hospitaliers de Ziguinchor.
MÉTHODOLOGIE
Nous avons mené une étude rétrospective descriptive et transversale portant sur 150 couples consultant
pour infertilité dans les services de gynécologie des Centres Hospitaliers Régionaux de Ziguinchor
durant la période du 20 août 2019 au 30 avril 2021 (20 mois). Les données étudiées portaient sur les
aspects épidémio-cliniques de l’infertilité du couple, les moyens d’exploration et de traitement et la
cohérence dans la démarche de prise en charge.
RÉSULTATS
L’âge moyen était de 33,38 ans chez les femmes et de 41,68 ans chez les conjoints. La majorité des
couples étaient monogames (83,3 %) et vivaient dans la région de Ziguinchor (77,3 %). Le niveau socio-
professionnel et économique du couple était différent, 53,3 % des femmes étaient sans emplois et 62,7 %
des conjoints avaient un emploi libéral. La durée moyenne de vie commune des couples était de 11,05
ans avec une durée moyenne d’infertilité de 9,57 ans. L’infertilité était en général de type secondaire
(62,7 %), touchant aussi bien les femmes (34 %) que les hommes (32 %) et parfois le couple (20,7 %).
Les examens paracliniques réalisés pour l’exploration des couples infertiles étaient, en première
intention, l’hystérosalpingographie (67,3 %) et le spermogramme (53,3 %) sans aucun recours à la
courbe ménothermique (0 %). En deuxième intention, étaient réalisés, chez la femme, une échographie
pelvienne (81,3 %), une cœlioscopie (1,3 %), une hystéroscopie 1,3 %) et des dosages hormonaux
(1,3 %). Chez l’homme, une échographie-Doppler du contenu scrotal était réalisée (40,7 %) de même
que des bilans hormonaux (4 %). En Troisième intention, seules une IRM (0,7 %) et une échographie
(0,7 %) de la thyroïde avaient été réalisées chez la femme.
Au terme de ce bilan, les étiologies retenues chez les femmes étaient dominées par les causes cervico-
vaginales (30 %), puis les causes ovariennes (21,3 %) et chez les conjoints les causes testiculaires
(21,3 %) dominées par les varicocèles (52,6 %).
Sur le plan thérapeutique, 46 % ont bénéficié d’un traitement médical, 4 % avaient bénéficié d’une
laparotomie, 3,3 % avaient un traitement par chirurgie endoscopique et 21,3 % avaient reçu des mesures
hygiéno-diététiques et promotionnelles. Au total, 25,3 % des patientes traitées ont pu concevoir, 6 %
ont fait un avortement, et 19,3 % des patientes avaient eu une naissance vivante.
CONCLUSION
L’infertilité du couple était fréquente dans la région naturelle de Casamance, touchant aussi bien les
femmes que les hommes. L’offre d’exploration et de prise en charge de celle-ci reste inférieure aux
besoins de la population et requiert un relèvement du plateau technique dans nos centres hospitaliers,
mais également l’amélioration des compétences dans ce domaine spécifique. | en_US |