Décoloniser les pédagogies universitaires au Canada et au Sénégal : le rôle de la collaboration scientifique internationale
Abstract
Le mouvement de décolonisation au sein des institutions universitaires du continent africain s’est traduit au Sénégal par le recrutement d’un personnel africain et par un effort constant dans la confection des curricula. Qu’en est-il ailleurs, au sein d’institutions qui sont ancrées dans le passé colonial des États qui les abritent ? Le cas canadien, du fait de son histoire avec les peuples autochtones, permet aussi de mettre en perspective les dimensions oppressives du point de vue épistémologique et hiérarchique au sein des univers académiques. Cette contribution propose une réflexion sur ces enjeux à partir d’une collaboration pédagogique entre deux collègues appartenant respectivement à une institution sénégalaise et canadienne. Nous arguons que les rapports de pouvoir ancrés dans l’histoire coloniale au sein de l’université peuvent être renégociés grâce à l’ouverture d’espaces d’enseignement alternatifs. Ces derniers, en initiant des programmes et cours innovants reposant sur une collaboration décomplexée et mobilisant une pédagogie sensible peuvent permettre une réelle décolonisation pédagogique et des méthodologies de recherche.