Le Bukut diola : entre changement et adaptation

Abstract

Les cultures étrangères ont profondément influencé le rite initiatique de bukut en pays diola du Boulouf. En effet, l’adoption de la religion musulmane a eu des effets directs et considérables sur la pratique de bukut car, la plupart des Diola continuent à le pratiquer malgré leur dévotion en islam. Par contraste, d’autres le rejettent pour des raisons qu’il ne s’accorde pas avec l’islam. Ceci étant tout de même pour les Diola chrétiens qui vont à l’église prier pour le bon déroulement de l’initiation. La remise en cause du processus de bukut est aussi marquée par une réduction considérable de la durée de retraite dans le bois sacré. L’arrivée des cultures étrangères en terroir du Boulouf, avec comme conséquences l’implantation d’églises, d’écoles, de mosquées et autres, a fortement influencé l’organisation sociale et traditionnelle joola en général et le bukut en particulier. Beaucoup d’éléments notamment, le Christianisme, l’Islam, la ville, les média, la modernisation en général, ont profondément bouleversé les pratiques rituelles de l’initiation. Aujourd’hui, avec les contacts interethniques et les conquêtes, nous assistons à des phénomènes d’abandon, de substitution ou de syncrétisme relatif. Ce qui a donc valu son réaménagement profond en vue de l’adapter à la modernisation que subit le pays diola.