Le conflit armée en Casamance : sociologie des acteurs du terrain
Abstract
Région riche d’une grande diversité ethnique et culturelle, la Casamance est pourtant
traversée par un conflit armé. Commencée en 1982 par une marche, la rébellion s’est
transformée en guerre de plus de trois décennie à cause des nombreuses répressions
(humiliations, tortures, tueries, arrestations, dénonciations, etc.). Ces cycles de violences en
Casamance avec leur lot des conséquences inestimables (des tortures, des humiliations, des
brutalités physiques et verbales, etc.) ont conduit certaines personnes à adhérer au MFDC.
Cette situation a créé un état de panique en Casamance, incitant le MFDC à la révolte. Dès
lors, le MFDC engage une guérilla avec l’État du Sénégal qui maintient la Casamance dans un
cycle de violences. C’est la période charnière où les attaques, embuscades, razzias et
accrochages entre les combattants du MFDC et l’armée se sont intensifiés partout en
Casamance. La Casamance vit, jusqu’au début des années 2000, une situation épouvantable
qui a comme corollaire une violation massive des droits humains, des arrestations arbitraires,
voire des règlements de compte entre les populations. Cette étude s’intéresse à la sociologie
des acteurs du terrain avec la question suivante : quelles sont les raisons sociologiques qui
ont amené des citoyens sénégalais à adhérer au MFDC ? Ce questionnement est légitime
d’autant plus qu’il permet d’appréhender véritablement les causes de l’adhésion des membres
du MFDC dans la lutte pour l’indépendance de la Casamance et d’examiner l’intervention des
acteurs dans le maintien de la paix.