La prééclampsie : profil épidémio- clinique et pronostique dans les centres hospitaliers de Ziguinchor
Abstract
Titre: La prééclampsie: profil épidemio-clinique et pronostique dans les centres hospitaliers
de Ziguinchor
Objectifs: Déterminer les aspects épidémiologiques, pronostiques et thérapeutiques de la
prééclampsie dans les centres hospitaliers de Ziguinchor.
Méthodologie : Il s’agissait d’une étude rétrospective, descriptive, transversale et analytique
portant sur les cas de prééclampsie colligés durant la période du 1er janvier 2018 au 31
décembre 2018 soit douze (12) mois dans les centres hospitaliers de Ziguinchor. Nous avons
inclus dans notre étude, toute patiente ayant présenté à partir de la 20éme SA une hypertension
artérielle systolique supérieure ou égale à 140 mmHg et/ou une pression artérielle diastolique
supérieure ou égale à 90 mm Hg associée à une protéinurie supérieure ou égale à 300 mg/24
heures. Toute prééclamptique ayant présenté ou non des complications. Toute prééclamptique
suivie dans l’un des centres hospitaliers de Ziguinchor (Hôpital de la Paix de Ziguinchor et
Hôpital Régional de Ziguinchor). Les variables étudiées étaient les caractéristiques socio démographiques, les antécédents de la patiente, les arguments en rapport avec le diagnostic de
prééclampsie, les aspects thérapeutiques, les modalités d’accouchement, le pronostic maternel
et périnatal, les complications observées pendant la gravido-puerpéralité. Les informations
saisies dans la base de données sont obtenues à partir des registres et dossiers
d’accouchement, des résultats des examens paracliniques, des comptes rendus opératoires, des
registres d’admission, des bulletins de références et des carnets de suivi des grossesses. Les
données saisies étaient analysées par le logiciel Sphinx 2 version 5.1.0.5 qui nous a permis de
calculer les moyennes, les fréquences, les écarts types, et de faire des comparaisons avec le
test de chi-2. Les résultats comparatifs étaient considérés comme significatifs lorsque la
valeur du P est < 0,05.
Résultats : Au cours de la période d’étude, nous avons colligé 347 cas de prééclampsie sur
un total de 3308 accouchements soit une prévalence de 10,5%. L’âge moyen des patientes
était de 26 ans. Il s’agissait de femmes mariées (69,8%) qui provenaient hors de la ville de
Ziguinchor (56,5%) et 79,8% d’entre elles étaient des évacuées. La gestité moyenne était de 2
et la parité moyenne était de 1. La primiparité était retrouvée dans 49,9% des cas. La majorité
des patientes (60,3%) n’avaient pas atteint les 4 CPN et 3,2% n’avaient pas du tout fait de
CPN. Les bilans initiaux obligatoires (sérologies, groupage sanguin rhésus) avaient été
réalisés dans 79,2% des cas et seulement 9,5% des patientes n’ont pas bénéficié de
prophylaxie (Fer, TPI, VAT). Les signes cliniques associés étaient représentés par des
douleurs abdominales (26,5%), des céphalées et des crises convulsives (4,9%). La mesure de
la pression artérielle des parturientes avait donné une PAS comprise entre 160-250 mmHg
dans (81,8%) et une PAD entre 100-190 mmHg dans (88,2%). Les œdèmes étaient présents
chez 52,7% des patientes avec une protéinurie supérieure ou égale à 2 croix dans 71,2% des
cas. Les inhibiteurs calciques étaient utilisés au premier plan pour normaliser la tension dans
84,4% des cas. Le sulfate de magnésium dans 47,8% des cas était l’anticonvulsivant le plus
utilisé. La césarienne était pratiquée dans 57,9% des cas. Les principales complications
maternelles étaient l’insuffisance rénale (16,7%), le Hellp syndrome (13,4%), l’OAP (8,3%),
l’éclampsie (6,7%) et l’HRP (3,3%). La létalité maternelle était de 2,9% et la mortalité
périnatale de 100‰ naissances vivantes.
Conclusion : Des consultations prénatales de qualité associées à une prise en charge précoce
de la prééclampsie pourraient permettre de réduire la fréquence de la prééclampsie et
améliorer le pronostic de la mère et de l’enfant dans la région naturelle de la Casamance.