Circulation et dénigrement des savoir-faire autour des plantes médicinales dans le Ferlo.
Abstract
Le Ferlo a connu deux grandes périodes qui ont marquées son histoire. La première phase est caractérisée par un Ferlo où la
nature était généreuse. La cueillette des plantes nourricières et médicinales était une activité qui assurait l’équilibre alimentaire et
la santé des populations. Mais après la sécheresse des années 1970 s’annonce une nouvelle ère d’aridité. Le Ferlo s’est vidé de
ses arbres et le désert s’installe progressivement. Les projets de développement commencent à voir le jour pour lutter contre la
désertification. Les Peuls sédentaires ou transhumants recourent désormais aux marchés hebdomadaires pour se procurer de
poudres, de racines et d’écorces de plantes pour se soigner. L’efficacité de ces plantes venues du Saloum ou de la vallée et
vendues par des herboristes « étrangers » est remise en question par les Peuls. Les structures hospitalières constituent un autre
moyen de recours au soin. Cet article montrera comment au Ferlo les savoirs locaux sur les plantes sont perçus et valorisés dans
une zone dominée par l’économie pastorale où les acteurs sont incrustés dans des réseaux globalisés. Il mettra à nu également
les stratégies développées par certains de ces acteurs pour monnayer leurs savoir-faire sur les plantes au niveau local et externe.