Évolution spatio-temporelle des vagues de chaleur en Afrique de l’Ouest et risques sanitaires associés
Abstract
Dans cette étude, nous nous sommes intéressés aux vagues de chaleur qui touchent le Sahel et leur risque
sur la santé des populations. Définit comme une période d’au moins trois jours consécutifs où les
températures maximales et minimales dépassent le 90ème percentile, les vagues de chaleur sont de plus en
plus fréquentes, chaudes et donc dangereuses pour les populations. Il est établi qu’elles peuvent causer des
accidents cardio-vasculaires, une altération de la tension artérielle, des problèmes respiratoires et coups de
chaleur chez les personnes vulnérables comme les enfants et les personnes âgées. L’impact des vagues de
chaleur (VC) sur l’homme est caractérisé par des indices qui déterminent la température ressentie par le
corps humain. L’objectif de cette étude est de déterminer l’évolution spatio-temporelle des vagues de
chaleur (VC) et évaluer leurs risques sanitaires. Le TX90 (90e
percentile de la température maximale), le
TN90 (90e
percentile de la température minimale), le HWDI (Heat Wave Duration Index), l’indice de
chaleur (ou Heat Index HI) et l’humidex sont ainsi calculés avec des données quotidiennes sur l’Afrique de
l’Ouest issues de la base de donnée du Centre Européen pour les Prévisions Météorologiques à Moyen
Terme (CEPMMT) sur la période 1979-2016. Les VCs enregistrées en zone sahélienne se produisent
surtout au printemps, c’est-à-dire avril-mai-juin (AMJ) et sont plus fréquentes depuis 1998. Les printemps
1998, 2010 et 2016 furent les printemps les plus chauds au Sahel avec des pics de chaleur assez important.
En moyenne les risques sanitaires liés aux VCs au Sahel, sont plus perceptibles durant la saison AMJ avec
une exposition probable à un haut niveau d’inconfort. Cette même distribution est aussi obtenue en se
basant sur l’humidex qui reflète le niveau de ressenti de la chaleur par l’organisme ; cependant il faut noter
que le niveau de risque sanitaire obtenu avec l’humidex augmente durant toutes les saisons et présente un
certain danger pour la population. Cet indice (humidex) évolue spatialement en suivant le déplacement
saisonnier de la ZCIT et du flux de mousson.