Diversité, dynamiques et mutations des territoires frontaliers du sud-ouest du Sénégal et du nord-ouest de la Guinée-Bissau
Abstract
Un espace (ci-après dénommé la Région) d’environ 25 000 km² (soit l’équivalent d’une région administrative française comme la Bretagne) abrite 1,4 millions d’habitants (1 million au Sénégal et 0,4 en GuinéeBissau). A cheval sur deux pays, le Sénégal et la Guinée-Bissau séparés par les vicissitudes de l’histoire, cette Région couvre quatre régions administratives: Ziguinchor et Sédhiou au Sénégal, Cacheu et Oïo en Guinée-Bissau.
Cette Région est géographiquement marquée par l’omniprésence de l’eau, celle de l’océan qui, avec les marées, remonte dans les estuaires des fleuves et de leurs affluents où elle se mélange avec les écoulements d’un réseau hydrographique dense. Cet aspect singulier est de fait celui qui a marqué le plus les observateurs extérieurs et qui lui a valu, dès le début du XIXème siècle, le nom de Rivières du Sud. Il entraîne cependant bien souvent dans sa description une surreprésentation des activités liées au milieu inondable, notamment la riziculture inondée. Selon cette approche, la Région, réputée jadis prospère et paisible, vivrait depuis les années 1970 une crise liée en grande partie à l’impact des évolutions pédoclimatiques sur la riziculture inondée et plus généralement à la dégradation des ressources naturelles.