Potentiels risques climatiques en Casamance
Abstract
Dans ce rapport de stage, nous intéressons aux potentiels risques climatiques en Casamance. L’objectif
est d’utiliser la pluie satellitaire haute résolution (0.05° X 0.05°) du « Climate Hazards group InfraRed
Precipitation with Stations » (CHIRPS) de 1982 à 2018, la température issue des ré-analyses ERA5 du
Centre Européen pour les Prévisions Météorologiques à Moyen Terme (CEPMMT) sur la période 1979-
2018 et les sorties de 4 modèles climatiques régionaux (MCR) du programme COordinated Regional
climate Downscaling Experiment (CORDEX), pour évaluer les changements futurs proches (2038-
2067) de précipitations et températures sous deux scénarios d'émission de gaz à effet de serre RCP4.5
et RCP8.5, et ainsi donc caractériser les niveaux de risques climatiques potentiels sur certains secteurs
économiques clés telle que l'agriculture l’hydrologie et la santé en Casamance. L'analyse des
changements des indices climatiques extrêmes tels que la durée maximale des séquences consécutives
sèches (CDD), la quantité de précipitation cumulée sur 5 jours (RX5DAY), le pourcentage de
précipitation dû à des événements pluvieux correspondant au 95e
centile (R95PTOT), montre que les
modèles MPI-REMO, DMI-HIRHAM et RCA4 (excepté KNMI-RACMO) prévoient une augmentation
de ces événements pluvieux exceptionnels sur la partie Sud, la Casamance à l’horizon 2067. Le modèle
RCA4 et la moyenne des modèles prévoient des conditions favorables au renouvellement de l’eau des
nappes sur l’ensemble de la région de Casamance avec des taux importants en basse et haute Casamance
sous les scenarios RCP4.5 et RCP8.5, et donc un niveau de risque relativement faible pour les ressources
en eaux. Le modèle KNMI-RACMO projette une bonne source d’infiltration sur la basse et haute
Casamance et des risques de tarissement à l’est de la basse Casamance, des risques accrus de disparition
des ressources en eau en basse Casamance sont révélé sous le scenario RCP8.5. Le modèle MPI-REMO
présente des situations opposées sous les deux scénarios avec un tarissement des aquifères pour RCP4.5
et un renouvellement pour RCP8.5. Une caractéristique inverse est observée avec HIRHAM. L’impact
des changements d’indices climatiques sur la culture du riz, montre que lors de la germination que sous
le scenario RCP4.5 (RCP8.5), nous observons des risques réels de destruction des plantes de riz à cause
d’une augmentation des CDD de 40% à 50% sur toute la Casamance (10% et 30% en basse et haute
Casamance et à 40% en moyenne Casamance). La phase de floraison se singularise avec deux niveaux
de risques potentiels une insuffisance de précipitation qui pourrait altérer la croissance du riz notamment
à l’est de la haute Casamance ; ou bien un surplus de précipitations qui risquerait d’immerger et détruire
les germes du riz notamment en basse Casamance. Cependant le scénario RCP8.5 ne prévoit pas de
risques majeurs sauf sur la partie est de la haute Casamance. La Casamance présente un niveau de risque
sanitaire élevé lié à la chaleur en AMJ et un pic de risque dangereux pour les populations de la
Casamance. L’évolution de l’indice de chaleur montre une augmentation nette sur la Casamance, ce qui
montre que la Casamance demeure très vulnérable aux changements du climat et sa population
iv
vulnérable (personnes âgées et enfants) est plus que jamais exposée aux risques sanitaires liés à la
chaleur.