| dc.description.abstract | Ce mémoire porte sur la problématique de l’offre d’habitat dans un contexte de forte urbanisation.
En effet, après les indépendances, les nouveaux dirigeants sénégalais ont mis en place leurs propres
politiques de l’habitat. Ces dernières se sont soldées par la mise sur pied de programmes et
mécanismes de financement de l’habitat. Cela s’est concrétisé par la production de logements dont
l’offre reste globalement très insuffisante.
L’objectif général de ce travail d’étude et de recherche est de comprendre les stratégies
d’adaptation des populations face aux déficiences de l’offre d’habitat dans la commune de
Ziguinchor, ses impacts socio-économiques, environnementaux et politiques.
L’atteinte de cet objectif repose sur une démarche qui a consisté, d’abord, à mener une recherche
bibliographique, suivie de visites exploratoires. Cette démarche a été complétée par des enquêtes
et entretiens menés dans les quartiers de Diéfaye, Kansahoudy et Kénia, mais particulièrement au
niveau des structures comme la Division Régional de l’Urbanisme et de l’Habitat de Ziguinchor,
la Direction des Impôts et Domaines de Ziguinchor, la Mairie, la Direction de la SNHLM de
Ziguinchor, etc. L’utilisation des données cartographiques nous a permis également de réaliser des
cartes sur la dynamique du bâti de la ville de Ziguinchor de 2004, 2014 et 2024.
Cette démarche méthodologique nous a permis de constater que le Sénégal s’est lancé dans un
processus de réformes de sa politique de l’habitat depuis les indépendances. Ce qui a marqué un
tournant majeur avec la création des sociétés immobilières (la SICAP et la SNHLM) et des
mécanismes de financement de l’habitat (la BHS). En outre, les résultats de nos travaux révèlent
que l’offre d’habitat dans la commune Ziguinchor reste très insuffisante (soit un déficit de plus de
300 demandes annuelles en moyenne) et caractérisée par l’offre publique et celle privée avec une
prédominance de l’autopromotion avec 54 % des ménages interrogés. L’absence d’un système de
financement abordable de l’habitat, défaillance de l’aménagement et de la viabilisation des
quartiers, l’absence et la caducité des outils de planification spatiale (PDU depuis 2004)
constituent des impacts liés au déficit de l’offre d’habitat sur les plans socio-économiques,
environnementaux et politiques. Face à ces impacts précités, diverses formes de résilience ont été
développées par les populations et les gestionnaires de la ville pour pallier ce problème notamment
le dynamisme du secteur locatif (34 % sur 382 ménages enquêtés), le ramassage des déchets
domestiques par les camions de collecte (52 %), l’appui au développement de l’habitat concerté… | en_US |