Les politiques agricoles au Sénégal, 1930-2012. Entre contraintes et insuccès en Casamance
Abstract
Titre : les politiques agricoles au Sénégal, 1930-2012. Entre contraintes et insuccès
en Casamance
Résumé :
Grâce à la générosité de sa nature, la Casamance a été convoitée par les Français, les Anglais et les
Portugais. Chacune de ces puissances coloniales nourrissait l’ambition de la dominer pour tirer profit de
son potentiel et satisfaire les nouvelles préoccupations économiques engendrées par l’effondrement du
commerce illicite. Après avoir été conquise par les Français, ces derniers l’ont soumise à une nouvelle
forme d’économie qui a progressivement désarticulé son agriculture. Les cultures de subsistance qui
constituaient le pivot de l’économie agricole ont été, désormais, reléguées au second plan au profit de
l’arachide. La Casamance était ainsi devenue dépendante du riz d’importation alors que la priorité
accordée à cette graine oléagineuse n’a pas permis aux paysans d’en tirer pleinement leur épingle du jeu
du fait des iniquités commerciales, de l’insuffisance des investissements productifs, de l’instabilité de la
fonction administrative et des pratiques d’escroqueries dans lesquelles étaient impliqués des agents
coloniaux chargés de la gestion des sociétés mutuelles et des coopératives. Certes, des tentatives de
diversification agricole ont été répertoriées mais elles n’ont pas été concluantes à cause de cette
prépondérance arachidière et de la logique coloniale de moins de dépenses qui n’a pas pu vaincre les
goulots d’étranglement.
L’indépendance du Sénégal survenue en 1960, au lieu de corriger ce déséquilibre, l’a plutôt favorisé
parce que les ruptures dont on attendait des nouvelles autorités du pays ont manqué d’efficacité alors
qu’au même moment le pouvoir financier de l’arachide s’amoindrissait progressivement. Une telle
situation a fini par engendrer une crise qui a affecté de manière négative les grands agrégats de
l’économie nationale. Les Politiques d’ajustement structurel (PAS) considérées comme une panacée
n’ont pas réussi, malgré leurs mesures d’austérité, à rétablir l’équilibre au niveau des finances publiques.
Le gouvernement du président Wade a apporté, certes, des innovations dans le secteur agricole mais la
conduite des politiques élaborées dans ce sens a buté sur de nombreux obstacles liés à un défaut
d’application correcte des différentes stratégies.
