Insuffisance cardiaque à fraction d'éjection altérée (< 50 %) : aspects épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques, évolutifs et pronostiques au service de cardiologie de l'Hôpital de la Paix de Ziguinchor.
Abstract
INSUFFISANCE CARDIAQUE A FRACTION D’EJECTION ALTEREE (< 50 %) :
ASPECTS ÉPIDÉMIOLOGIQUES, CLINIQUES, PARACLINIQUES,
THERAPEUTIQUES, ÉVOLUTIFS ET PRONOSTIQUES AU SERVICE DE
CARDIOLOGIE DE L’HÔPITAL DE LA PAIX DE ZIGUINCHOR
RÉSUMÉ
Introduction : L'insuffisance cardiaque (IC) à fraction d'éjection altérée est due à un
dysfonctionnement du ventricule gauche (VG) avec une altération de la fraction d’éjection du
ventricule gauche (FEVG) < 50 %. Les objectifs de notre étude étaient d’étudier les aspects
épidémiologiques, cliniques, paracliniques, évolutifs et pronostiques de l’IC à FEVG altérée à
l’hôpital de la paix de Ziguinchor.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive et analytique, menée du
1er janvier 2021 au 31 décembre 2023, portant sur les patients âgés de plus de 15 ans, hospitalisés
pour une IC avec une FEVG < 50 % confirmée par une échographie Doppler cardiaque.
Résultats : La fréquence hospitalière était de 25,35 %. L’âge moyen était de 58 ans. Le sex-ratio
était de 1,3. Les principaux facteurs de risque cardio-vasculaires retrouvés étaient l’âge (71,3 %),
l’hypertension artérielle (HTA) (37 %). La majorité des patients (71,30 %) présentaient un
syndrome d’insuffisance cardiaque globale. Les principales anomalies électriques étaient les
hypertrophies ventriculaires gauche (52 %) et auriculaire gauche (24 %), les troubles du rythme
(32,40 %) et les troubles de la conduction (23,15 %). À l’échocardiographie transthoracique, on
notait une dilatation ventriculaire gauche dans 81,69 % des cas, une dilatation bi-ventriculaire
(11,274 %), une dilatation ventriculaire droite (7,04 %). La FEVG moyenne était de 34,22 % ±
8,78. Elle était sévèrement altérée dans 70,4 % des cas. On notait une hypertension artérielle
pulmonaire (HTAP) dans 3,65 % des cas. Les étiologies étaient dominées par les
cardiomyopathies dilatées (52,8 %) et par la cardiopathie ischémique (32,10 %). La durée
moyenne d’hospitalisation était de 9,08 jours ± 6,98. La mortalité était de 13,89 %. Les facteurs
associés à la mortalité étaient le sexe masculin (p = 0,0095), un antécédent de dyslipidémie
(p = 0,014) et l’altération de la fonction rénale (p = 0,0002).
Conclusion : L’IC est une maladie chronique grave. Sa prévalence augmente dans nos régions.
L’altération sévère de la FEVG est un facteur pronostique indépendant. La cardiopathie dilatée
constitue la principale étiologie. La mortalité reste encore élevée. La prévention passe par un
contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires.
