| dc.description.abstract | LES SYNDROMES CORONARIENS AIGUS : ASPECTS ÉPIDÉMIOLOGIQUES,
CLINIQUES, PARACLINIQUES, THÉRAPEUTIQUES ET ÉVOLUTIFS (À PROPOS
D’UNE ÉTUDE RÉTROSPECTIVE MULTICENTRIQUE DE 62 CAS COLLIGÉS DANS LES
HÔPITAUX DE ZIGUINCHOR)
RÉSUMÉ
Introduction :
Les syndromes coronariens aigus (SCA) ou insuffisance coronarienne aiguë représentent l’ensemble
des manifestations cliniques en rapport avec un défaut brutal d’irrigation du myocarde. Ce sont des
urgences médicales majeures qui connaissent une émergence dans nos régions, à la faveur d’une
transition épidémiologique rapide ces dernières années, due notamment aux modifications du style de
vie des populations. Ce travail avait pour objectif de décrire les caractéristiques épidémiologiques,
cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives des SCA dans la ville de Ziguinchor.
Méthodologie :
Nous avions réalisé une étude rétrospective, descriptive et analytique se déroulant du 1er octobre 2021
au 31 octobre 2024, soit une période de 37 mois incluant tout patient admis pour une douleur angineuse
au repos et/ou des modifications électrocardiographiques significatives. Les données ont été saisies sur
Microsoft Excel 2013 et analysées sur le logiciel R.
Résultats :
Durant la période d’étude, 83 cas de SCA étaient enregistrés, soit une prévalence hospitalière de
0,74 %. L’âge moyen de patients était de 60 ans ± 14 avec des extrêmes de 25 et 89 ans. La tranche
d’âge la plus représentative était celle des plus de 60 ans. On notait une prédominance masculine avec
66 % et un sex-ratio de 1,95. L’origine géographique urbaine (73 %) prédominait sur l’origine rurale
(27 %). Les patients admis dans les 12 heures suivant l’apparition de la douleur étaient minoritaires,
soit 33,9 %. Les facteurs de risque cardiovasculaire retrouvés étaient l’HTA (50 %), le diabète (35 %),
le tabagisme (32 %), la dyslipidémie (27 %), la sédentarité (8 %), l’obésité (5 %) et la ménopause
(38 %). La symptomatologie clinique était dominée par une douleur angineuse atypique (61 %), la
douleur angineuse typique (39 %), la dyspnée (26 %) et les signes digestifs (20 %). On retrouvait une
insuffisance cardiaque chez 21 % des patients. L’analyse des tracés électrocardiographiques permettait
de retenir le diagnostic de SCA ST+ chez 71 % des patients et de SCA ST- chez 29 %. Le territoire
antéro-septal était le plus touché (54,5 %). La valeur moyenne des troponines était de
11,21 ng/ml ± 21,87 avec des extrêmes de 0,0015 et 133,94 ng/ml. Une hyperglycémie était retrouvée
chez 36,6 % des patients dont 7 diabétiques connus (70 %). L’échocardiographie Doppler avait décelé
des troubles de la cinétique segmentaire chez 79 % des patients dominés par l’hypocinésie. Une
dysfonction systolique du ventricule gauche était présente chez 62 % des patients. Les médicaments
les plus fréquemment utilisés étaient l’héparine (92 %), les bêtabloquants (76 %), les antiagrégants
plaquettaires (100 %), les statines (100 %) et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (100 %). La
thrombolyse était réalisée chez 24 % des patients avec un délai moyen de 8 heures ± 2 et des extrêmes
de 3 et 11 heures. La durée moyenne d’hospitalisation était de 6 jours ± 4. L’évolution était favorable
dans 89 % des cas. Les complications retrouvées étaient majoritairement hémodynamiques (21 %) et
rythmiques (6,5 %). La létalité hospitalière était de 11 %. Les facteurs pronostiques de mortalité étaient
la présence d’une insuffisance cardiaque (p = 0,02) et la présence d’une complication hémodynamique
(p = 0,00001).
Conclusion :
Cette étude a permis de mettre en évidence la fréquence des SCA dans nos régions ainsi que
l’insuffisance du plateau technique médical de la ville de Ziguinchor. Il est donc primordial de mettre
en place des moyens humains et techniques afin de réduire la morbi-mortalité associée aux SCA. | en_US |