Aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des pneumopathies infiltratives diffuses à l'Hôpital de la Paix de Ziguinchor : étude rétrospective du 1er janvier 2023 au 31 mai 2025 (17 mois)
Abstract
ASPECTS ÉPIDÉMIOLOGIQUES, CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES DES PNEUMOPATHIES INFILTRATIVES DIFFUSES À
L’HÔPITAL DE LA PAIX DE ZIGUINCHOR : ÉTUDE RÉTROSPECTIVE DU 1er JANVIER 2023 AU 31 MAI 20 25 (17 MOIS)
Objectifs :
Notre étude avait pour objectif général de montrer les différents aspects cliniques, paracliniques et thérapeutiques des PID à l’hôpital de la Paix
de Ziguinchor. Les objectifs spécifiques étaient de décrire les données épidémiologiques des patients suivis pour PID au niveau des services
de pneumologie et de médecine interne ; de montrer les différents aspects cliniques et paracliniques de ces patients ; d’identifier les différents
traitements institués pour leur prise en charge.
Méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive et analytique incluant tous les patients reçus en consultation au service de pneumologie pour PID
et tous les patients hospitalisés en médecine interne présentant une PID durant la période d’étude d’un an et demi (décembre 2023 à mai 2025).
Résultats :
Trente-cinq patients ont été recrutés sur une période de 17 mois (1er janvier 2023 au 31 mai 2025). Toute notre population d'étude était des
patients du service de pneumologie de l’hôpital de la Paix de Ziguinchor (18 femmes et 17 hommes avec un sex-ratio de 0,9). La moyenne
d’âge était de 57,23 ± 18,10 ans. La fréquence des PID était croissante avec l’âge jusqu’à 46–60 ans (37,1 %) et 51,4 % de notre population
d’étude avaient un niveau socio-économique bas. La notion d’exposition professionnelle a été rapportée dans 70,3 % des cas. Près de la moitié
(45,7 %) étaient des ménagères, suivies des ouvriers dans le domaine agricole (14,3 %). Les professions non à risque de PID étaient dominés
par le commerce (14,3 %) et les agents administratifs (5,7 %). Plus du 1/4 de la population présentaient une comorbidité : HTA (20 %), diabète
(2,9 %) et RGO (2,9 %) avec 2 cas de tabagisme (5,7 %). Par ailleurs, un terrain sous-jacent de maladie systémique a été relevé chez 28 % des
patients, dont 6 cas de polyarthrite rhumatoïde. La présentation clinique varie en fonction de l’éthologie, et les signes révélateurs les plus
fréquents étaient la toux (85,7 %) et la dyspnée (71,4 %). La douleur thoracique était présente dans 31,4 % des cas. L’altération de l’état général
était retrouvée chez plus de 3/4 des patients (87,9 %), et la fièvre dans 14 % des cas. Les râles crépitants étaient présents chez 94,2 % des
patients (5,7 %). La radiographie thoracique standard a été réalisée chez tous les patients ; les clichés étaient disponibles chez 77,7 % des
patients, et l’aspect le plus fréquent était celui d’un syndrome interstitiel dans 25,7 % des cas. Par ailleurs, il est à noter que la radiographie
standard de face est normale dans 20 % des cas. Le scanner thoracique a été réalisé chez tous les patients avec une prédominance de l’aspect
en verre dépoli (28,6 %) ; les signes associés étaient dominés par les adénopathies hilaires bilatérales (5,7 %). La spirométrie a été réalisée
chez 34,3 % de la série, et un trouble ventilatoire restrictif a était retrouvée dans 98 % des cas, et mixte chez les deux patients restants, un seul
patient était concerné. L’ETT a été réalisée dans 54,3 % des cas, et était revenue normale chez 37,1 % des patients ; dans le cas contraire, elle
était en faveur de cœur pulmonaire aiguë avec dilatation des cavités cardiaques droites (2,9 % des cas), calcification des sigmoïdes surtout à
gauche dans 2,9 % des cas, cœur pulmonaire chronique dans 2,9 % des cas. La notion d’exposition à des produits nocifs a été retrouvée 70,3 %
des patients Les professions à risque considérées étant les ménagères (45,7 %), les cultivateurs (11,4 %) et les agriculteurs (2,9 %), les
plombiers (2,9 %) et les enseignants (8,6 %). Dans notre série, 45,7 % avaient réalisé un bilan auto-immun, avec une rentabilité de 22,9 % (8
cas) ; 20 % des cas avaient réalisé la bronchoscopie, qui a objectivé dans 100 % des cas une bronchopathie inflammatoire chronique. Les
résultats des LBA permettant d’avoir l’aspect histologique des lésions n’ont pas été obtenus. LA FPI constituait le diagnostic le plus retrouvé
20% ddes causes de PID Les décès notifiés étaient survenus chez 2 patients qui présentaient une PID au stade de fibrose avec une IRC. Dans
les PID de cause connus, les PID secondaires aux connectivites étaient plus fréquentes respectivement dans les tranches d’âge entre 46–60 ans
et 16–30 ans (p = 0,08). Dans les connectivites, la polyarthrite rhumatoïde étant la plus fréquente était plus marqué dans la tranche d’âge
comprises entre 46–60 ans (p = 0,16). Les PID idiopathiques étaient plus fréquentes dans la tranche d’âge entre 46–60 ans (p = 0,67). Les
asbestoses dans les PHS étaient plus fréquentes dans les tranches d’âge compris entre 61–75 ans avec des p-value respectifs de 0,8 et 0,04. Les
PID sans orientation éthologique étaient plus fréquentes dans la tranche d’âge des 46–60 ans. Dans les PID de causes connues : les PID
secondaires aux connectivites étaient rapportés chez 90 % des patients (p = 0,004), et les PHS étaient exclusivement retrouvés chez des
hommes avec des P-values respectifs de 0,028 et 0,06 ; dans les PID idiopathiques, la FPI qui était prédominante était retrouvée dans 70,43 %
chez des hommes et 28,56 % chez des femmes avec un p-value de 0,17. Les 2 cas de PINS obtenus dans la série étaient exclusivement retrouvés
chez des hommes Les PHS et les asbestoses étaient retenus exclusivement chez des patients qui présentaient une exposition professionnelle.
La PHS était retenue exclusivement chez des patients qui travaillaient dans le secteur agricole (p < 0,05). Dans les PID idiopathiques, les FPI
étaient retenues dans 57,2 % chez des patients présentant une profession à risque (28,6 % de ménagères, 28,6 % de cultivateurs) et 42,2 % des
cas chez des patients ne présentaient pas de profession à risque. Les PINS étaient retrouvés chez 2 patients qui avaient une profession à risque
(ménagères). Les PID sans orientation étiologique étaient dominés par les patients exerçant des professions non à risque (4 commerçants, 1
chauffeur). S’agissant des signes physiques, les râles crépitants étaient le signe prédominant retrouvé et étaient présents dans plus de 90 % des
cas, toutes causes confondues. Les PID secondaires aux connectivites étaient plus fréquemment associés aux syndromes interstitiels
(p = 0,003). Les PHS en général étaient plus fréquemment associés aux lésions élémentaires telles que les opacités réticulonodulaires (0,03).
Les PID idiopathiques étaient dominés par les images de fibrose pulmonaire, particulièrement dans les FPI (0,09). Dans les PID associés aux
les connectivites, 6 patients avaient effectué la spirométrie, et dans tous les cas, elle était revenue en faveur d’un trouble ventilatoire restrictif
(p = 0,02). La corticothérapie était instaurée chez tous les patients, peu importe le type de PID ainsi que les mesures adjuvantes.
L'antibiothérapie était prescrite en plus dans un cas d’asbestose et de cause infectieuse.
Conclusion :
Les PID prises dans leurs ensembles représentent un domaine important de la pathologie respiratoire avec un polymorphisme étiologique tenant
plus de 200 entités différentes qui touchent le compartiment interstitiel mais aussi le compartiment alvéolaire. Trois diagnostiques dominent
par leur fréquence : les PID de connectivites, la FPI et les PHS. L’épidémiologie de ces 3 maladies est très fortement influencée par l’âge, le
sexe et la profession.
